Congrès du PCF : Des écharpes de maire valent-elles de soutenir Hollande ?14/02/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/02/une2324.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Congrès du PCF : Des écharpes de maire valent-elles de soutenir Hollande ?

Lors de son congrès, du 8 au 10 février, le PCF a tenté une fois de plus de résoudre l'équation qui lui est posée depuis près de quarante ans : comment se distinguer du PS, pour conserver des électeurs, tout en ne rompant pas avec lui, pour garder des élus. Question d'autant plus délicate que le PS est aux affaires et qu'il mène une politique franchement antiouvrière.

Pour l'instant la direction du parti a choisi de ne pas participer au gouvernement, et même de voter contre certains textes au Parlement. C'est d'ailleurs sans conséquence aucune : lorsque les sénateurs communistes empêchent une loi de passer au Sénat, le gouvernement en est quitte pour la représenter à la Chambre des députés, où la majorité lui est acquise même sans les députés du PCF. Moyennant quoi la direction du PCF peut adopter le ton combatif qui correspond aux sentiments et à l'activité réelle de nombre de ses militants dans les entreprises et les quartiers, sans que cela gène outre mesure le gouvernement.

Mais la situation se complique notablement au moment où un certain nombre de travailleurs, d'ailleurs représentés au congrès, ne se contentent plus de mots, mais entrent réellement en lutte et se heurtent donc au gouvernement. Et elle se complique encore plus à l'approche des élections municipales, dans lesquelles le PCF ne peut espérer garder ses positions qu'en alliance avec le PS. Un responsable PS a d'ailleurs précisé les choses, affirmant qu'on ne pouvait pas critiquer la politique des ministres socialistes toute la semaine et être élus avec eux le dimanche.

Pierre Laurent, le secrétaire général du PCF, voudrait néanmoins continuer à concilier les deux, notamment en affirmant qu'il s'agit simplement de constituer des majorités municipales autour de projets locaux. Comme si on pouvait s'occuper tranquillement de sa majorité municipale en oubliant la politique menée au gouvernement par le parti de ceux avec qui on s'allie.

Encore une fois, en voulant toujours se considérer comme partie prenante de la majorité de Hollande, le PCF risque de se déconsidérer avec lui, auprès de ses électeurs comme de ses propres militants.

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