L'affaire a de quoi révolter : une caissière en poste depuis douze ans s'est vue licenciée, en mars dernier, par son magasin Simply Market de Saint-Germain-en-Laye pour avoir fait une erreur de virgule sur un bon de réduction. Faute impardonnable, elle a octroyé à une cliente un bon de réduction de 60 euros au lieu des 60 centimes d'euro généreusement accordés. Le fait que la cliente concernée, horrifiée d'apprendre le licenciement de la caissière, ait immédiatement proposé de rembourser le magasin, n'a pas ému la direction. Elle a, contre vents et marées, poursuivi la procédure de licenciement, avançant que la caissière avait commis en 2008 une précédente erreur d'un montant faramineux de trois euros.

Cette caissière a, circonstance aggravante pour la direction, le défaut d'être handicapée, donc plus difficilement licenciable ; du coup, cyniquement, la direction a avancé une faute grave et prétendu que la caissière lui avait consciemment porté préjudice.

Les magasins Simply Market dépendent du groupe Auchan, qui affiche en 2012 un chiffre d'affaires de 22,4 milliards d'euros et qui enrichit d'année en année la famille Mulliez. La caissière, lors de son entretien préalable à licenciement, a fait valoir que l'erreur pouvait être « humaine ». En regard du chiffre d'affaires de cette famille, elle est plus qu'humaine, c'est une infime larme dans un océan de profits.

L'employée attaque aux Prud'hommes et réclame 40 000 euros de dommages et intérêts. Ce ne serait que justice.