Accord sur la « sécurisation de l'emploi » : Une vraie régression pour les travailleurs18/01/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/01/une2320.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Accord sur la « sécurisation de l'emploi » : Une vraie régression pour les travailleurs

En prétendant que c'est « un accélérateur de créations d'emplois », le ministre du Travail Michel Sapin veut faire passer l'accord dit de « sécurisation de l'emploi » comme un accord utile aux « entreprises et aux salariés ». Mais l'arnaque est décidément bien trop grosse.

Ce que les syndicats CFDT, CFTC et CGC ont signé, sous la surveillance complice du gouvernement, c'est une véritable capitulation devant les exigences patronales. Depuis le début de ces prétendues négociations, le seul terrain de discussion était : comment rendre plus flexible la main-d'oeuvre et licencier plus facilement.

Le projet d'accord autorise ainsi les patrons à imposer « en cas de difficultés économiques » des baisses de salaire et des augmentations de la durée du travail, pendant une période limitée à deux ans. Le prétexte est de maintenir l'emploi, mais faire travailler plus longtemps les salariés revient à leur faire faire ce que d'autres embauchés auraient normalement dû faire. Il y aura donc au final moins d'emplois. Quant à la baisse des salaires, chacun comprend que les raisons de l'engouement patronal sont bien éloignées de la question de l'emploi. Les entreprises pourront également imposer aux travailleurs la mobilité interne, autrement dit l'obligation d'aller travailler sur un autre site de la même société.

Les patrons auront, grâce à cet accord, la possibilité légale d'imposer partout aux travailleurs ce que certains patrons ont déjà imposé localement depuis quelques années. Les travailleurs qui refuseront ces mesures de mobilité, comme celles de baisse de salaire ou d'allongement du temps de travail, se mettront d'eux-mêmes en dehors de l'entreprise et seront licenciés sans que celle-ci ait besoin d'organiser pour cela un plan social.

D'ailleurs, un autre pan de l'accord simplifie pour les entreprises les conditions de mise en oeuvre des plans sociaux, c'est-à-dire facilite les licenciements.

L'accord prévoit encore l'extension de l'usage des contrats dits intermittents ou saisonniers : les patrons n'auront plus besoin de se prévaloir d'un accord de branche, comme c'était le cas jusque-là, pour pouvoir embaucher avec ce type de contrat particulièrement précaire.

Si l'accord sécurise quelque chose, ce n'est donc pas l'emploi mais bien les profits patronaux, en augmentant l'exploitation et la corvéabilité des travailleurs.

Pour mettre en échec ces attaques, la seule réponse efficace du point de vue des travailleurs devrait être la mobilisation collective, pour rendre coup pour coup au patronat.

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