Accord sur la « sécurisation de l'emploi » : Des contreparties illusoires18/01/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/01/une2320.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Accord sur la « sécurisation de l'emploi » : Des contreparties illusoires

Si le patronat se réjouit sans retenue de l'accord signé le 11 janvier, le gouvernement et les syndicats de salariés signataires font leur possible pour démontrer que le texte contiendrait des avantages pour les travailleurs.

L'accord commence par la promesse, et seulement la promesse, de l'extension de l'assurance complémentaire santé à tous les travailleurs, y compris, pour une durée d'un an, à ceux qui perdent leur emploi. Étant bien entendu que les salariés paieront la moitié de la cotisation à cette mutuelle obligatoire.

Les fameux « droits rechargeables » des chômeurs, mis en exergue aussi bien par la CFDT que par le gouvernement, sont eux aussi à négocier et, précise le texte, seront adaptables suivant les moyens de l'Unedic. Cette coquille à demi vide, qui retarderait un peu l'échéance pour un chômeur ayant eu la « chance » de travailler deux semaines dans l'année, risque de s'avérer complètement creuse.

La majoration de cotisation chômage due par l'employeur sur les contrats courts ne s'appliquera pas dans les secteurs qui utilisent justement ce type de contrats, les contrats saisonniers notamment, et pas non plus, comble de l'ironie, aux contrats d'intérim !

Le chapitre imposant pour les contrats à temps partiel un minimum de 24 heures par semaine, assorti lui aussi de nombreuses dérogations, donne en fait un cadre légal à l'addition de plusieurs emplois partiels chez plusieurs employeurs. Ou : comment faire du « petit boulot » une catégorie juridique à part entière... sans que cela ne change rien pour ceux qui y sont contraints.

Le reste de la partie réputée « favorable » aux travailleurs est un discours sur le droit à la formation tout au long de la vie et sur l'obligation faite aux patrons d'informer les salariés. Tout cela existe déjà peu ou prou et n'a jamais empêché une seule suppression d'emploi.

Les signataires de l'accord et les ministres qui leur ont tenu la main ont convenu de se revoir d'ici à deux ans pour en évaluer les retombées. Souhaitons que bien avant cela les travailleurs leur aient fait ravaler leur papier.

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