Virgin : L'emploi de plus de mille salariés menacé09/01/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/01/une2319.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Virgin : L'emploi de plus de mille salariés menacé

Mercredi 9 janvier, les syndicats appelaient les salariés de Virgin à un rassemblement devant les magasins des Champs-Élysées à Paris pour protester contre le dépôt de bilan annoncé pour ce même jour. Une nouvelle manifestation, de tous les salariés de Virgin, est également prévue pour le vendredi 18 janvier. La direction de Virgin envisage en effet de fermer ses vingt-six magasins et de licencier ses 1 100 salariés.

Chutes vertigineuses des ventes de disques et de DVD dans ses magasins, concurrence des géants du net, voilà les raisons avancées par la direction et largement reprises dans les journaux. Mais apparemment ses mauvais résultats n'affecteront pas la fortune des propriétaires du groupe Virgin.

Virgin a d'abord appartenu à un milliardaire britannique, Richard Branson, avant d'être cédée en 2001 pour un prix estimé entre 100 et 150 millions d'euros au groupe Lagardère qui en détient toujours 20 %. 74 % du groupe sont contrôlés par le fonds d'investissement Butler capital, BCP, depuis 2008. Ce fonds d'investissement fondé en 1991 par l'homme d'affaire franco-américain Walter Butler a pour spécialité d'acheter des entreprises, de les « restructurer », puis de les revendre, si possible plus cher. BCP s'est notamment fait remarquer par les reprises de la compagnie maritime SNCM ou de la messagerie Sernam. Il a également figuré au capital du PSG, avant le rachat du club parisien par le Qatar. Sitôt aux manettes de Virgin, ce baron de la finance a lancé un plan de réforme avec comme mot d'ordre : « Bon sens, rigueur et exigence ». Le bon sens est celui d'un rapace de la finance appliquant rigueur et exigence aux salariés à qui il doit sa fortune. Ceux de Virgin étaient 2 000 il y a dix ans, ils sont moitié moins aujourd'hui.

La ministre de la Culture, Aurélie Filippetti, a mis en cause « des années de choix stratégiques contestables » de l'entreprise, et promis de « veiller à la meilleure issue possible pour chacun de ces 1 100 salariés », ce qui n'a pas de quoi les rassurer. Quant aux « choix stratégiques contestables », ils ne l'étaient certainement pas du point de vue des intérêts des différents actionnaires du groupe Virgin. Walter Butler tout comme Lagardère disposent d'une fortune confortable gagnée sur le dos des salariés de ces magasins. Cet argent-là doit servir à maintenir tous les emplois.

Partager