Presse : À quand les quotidiens à 2 euros ?09/01/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/01/une2319.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Presse : À quand les quotidiens à 2 euros ?

À la rentrée de janvier, les quotidiens nationaux ont presque tous augmenté leurs prix. Libération et Le Figaro ont augmenté de 10 centimes en passant à 1,60 euro, de même que La Croix, passée à 1,50 euro. Le Monde est passé à 1,80 euro, augmentant de 20 centimes d'un coup. Tous justifient ces hausses par la concurrence d'Internet, où pourtant leurs sites ont de plus en plus de rubriques payantes.

Le président du directoire du Monde, Louis Dreyfus, a expliqué l'augmentation de son quotidien, le plus cher de la presse française, en écrivant dans son éditorial : « Alors que, cette année, plus de 1 000 points de vente ont fermé, il est vital de tout faire pour augmenter la rémunération des vendeurs de journaux. Sans kiosques, sans maisons de la presse, c'est tout un pan de notre lectorat que nous ne pourrions atteindre. Il nous faut collectivement tout faire pour l'éviter, et, dans cette perspective, notre augmentation de prix contribuera directement à améliorer la rémunération de nos diffuseurs. »

Cette lecture a mis de nombreux vendeurs de la presse en colère. Ils l'ont été encore plus quand, dès le lendemain, les acheteurs du Monde les saluaient en disant :« Bonne nouvelle pour vous, ça va vous faire 20 centimes de plus par numéro. » En réalité, selon tous les diffuseurs, cette augmentation ne représentera pour eux, au mieux, que de 3 à 4 centimes.

En prime, la même semaine, Le Monde a relancé une vaste campagne d'abonnements en cassant les prix et en offrant aux souscripteurs un ordinateur portable et une montre. Ce qui coulera encore plus les vendeurs en kiosques.

Dans les faits, que ce soient les distributeurs comme Presstalis (ex-NMPP) qui veut supprimer la moitié de ses 2 500 salariés, ou les propriétaires des grands journaux, tous ont fait le choix de la rentabilité, du profit maximum, au détriment d'une distribution mutualisée et pluraliste et d'une presse d'information au moindre coût.

Et c'est dans le même souci que, parallèlement, les mêmes groupes de presse ont misé sur les journaux gratuits publicitaires où l'information est réduite au minimum et qui s'avèrent très rentables.

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