Logement : Les propriétaires prioritaires09/01/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/01/une2319.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Logement : Les propriétaires prioritaires

Ces derniers mois, la ministre du Logement, Cécile Duflot, a multiplié les discours pour expliquer qu'elle envisage la réquisition de logements vides en faveur des mal-logés. Mais à chaque fois, elle a différé le moment de passer à l'acte. Interpellée par l'association Droit au logement qui a organisé l'occupation d'un logement à Paris, elle explique que cela n'est pas si simple, qu'il faut respecter la loi, qu'il y a des procédures, des délais. En résumé, les sans-logis et les mal-logés sont priés d'attendre.

Il en va différemment pour les propriétaires, ou ceux qui souhaitent le devenir. Non seulement ils n'ont pas de problème de logement, mais beaucoup ne s'intéressent au marché de l'immobilier que pour savoir quel est le placement le plus intéressant, entre la Bourse, l'achat d'oeuvres d'art, l'or, les placements outre-mer... ou l'achat d'un logement. Et le gouvernement est dans la lignée du précédent pour être aux petits soins avec ce type de clients de l'immobilier. Depuis des décennies, un avantage fiscal est accordé à ceux qui achètent un logement neuf dans le seul but d'en tirer un loyer. Cet avantage a été régulièrement renouvelé par les différents gouvernements, de droite et de gauche. Sous Sarkozy, ce cadeau s'appelait le « Scellier », du nom d'un député UMP, et il venait à échéance le 31 décembre 2012. Eh bien, dès l'été, Duflot avait rassuré le monde de l'immobilier en s'engageant à ce que dès le 1er janvier 2013, le « Duflot » remplace le « Scellier ».

Chose promise, chose due : un décret et un arrêté en date du 29 décembre 2012 ont permis d'assurer la continuité. Comme quoi l'urgence et les obstacles juridiques et légaux qui servent à justifier l'attentisme de la ministre du Logement sont des notions à géométrie variable !

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