À l'émission Mots Croisés : À qui de payer la dette ?09/01/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/01/une2319.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

À l'émission Mots Croisés : À qui de payer la dette ?

L'émission de France 2, Mots Croisés, a vu se confronter, le 7 janvier, deux membres de la majorité présidentielle, Jérôme Cahuzac, le ministre du Budget de Hollande, et Jean-Luc Mélenchon, représentant du Parti de gauche.

Il ressortait de ces échanges hauts en verbe que le premier défendait évidemment pleinement la politique menée en matière budgétaire par le gouvernement, tandis que le second tentait de pointer du doigt la frilosité de ceux qui, du temps de la campagne électorale, prétendaient « faire payer les riches ».

Le téléspectateur qui se serait encore fait des illusions sur les intentions du gouvernement a pu apprendre de la bouche même du ministre que la réforme fiscale promise par Hollande et censée instaurer plus de justice venait d'être faite. Elle était incluse, selon Cahuzac, dans le projet de budget 2013, voté dans l'essentiel par les parlementaires. La justice fiscale, on le voit, attendra.

Interpellé sur la politique d'austérité destinée, notamment, au financement des 1 800 milliards de dette de l'État, le ministre a insisté sur le poids représenté par son remboursement, le premier poste du budget. Ce remboursement serait difficile, selon Cahuzac, justifiant les mesures de « rigueur » du gouvernement qui pèsent et pèseront sur des millions de salariés, chômeurs et retraités. À cela Jean-Luc Mélenchon a rétorqué : « Ces 1 800 milliards, voilà ce que dira mon gouvernement -- s'il arrivait au pouvoir -- on les paiera à mesure qu'on pourra. Et d'ici là, ceux à qui on les doit attendront » ; et : « En attendant, c'est la BCE, la Banque centrale européenne, qui paiera. » Argument que Cahuzac, arguant de l'indépendance de la BCE, a balayé d'un « Si elle ne veut pas, elle ne le fera pas. »

Mélenchon a raison de reprocher au ministre du Budget la priorité qu'il accorde au remboursement de la dette, au mépris des conditions de vie de la majorité de la population. Mais, en priorité ou pas, tout de suite ou dans dix ans, pourquoi le paiement de la dette devrait-il incomber aux couches populaires ? Ce ne sont pas elles qui l'ont contractée. Si dette il y a, elle a été accumulée à force de milliards de dégrèvements fiscaux, de subventions aux entreprises, à la filière automobile, aux banques... Et le service de la dette n'est qu'une manne de plus versée aux banquiers, responsables de la « dette ».

Il faut l'affirmer : la dette n'est pas celle de la population laborieuse, de la classe ouvrière dont le travail crée toutes les richesses. La dette est celle des capitalistes et la réponse au problème est simple : c'est eux qui l'ont contractée, qui en ont profité, alors c'est à eux de la payer.

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