Grève de la faim des sans-papiers : « faut-il mourir pour être régularisé ? »09/01/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/01/une2319.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Grève de la faim des sans-papiers : « faut-il mourir pour être régularisé ? »

À Lille, depuis le 2 novembre, plus d'une centaine de personnes, dont une majorité de travailleurs d'origine algérienne, mènent une grève de la faim, par désespoir, car malgré leurs démarches et le changement de gouvernement elles n'obtiennent toujours pas leur régularisation.

Après deux mois, une quarantaine d'entre elles sont toujours en grève de la faim, alternant les séjours aux urgences pour des perfusions et les nuits sous une tente sur le parvis de l'église Saint-Maurice de Lille, église dont elles ont été expulsées la veille des fêtes de Noël à la demande de l'évêché. Et le 30 décembre, deux Algériens en grève de la faim depuis 59 jours ont été expulsés du territoire sur ordre du ministère de l'Intérieur.

Au lieu de Sarkozy, les préfets sont maintenant aux ordres de Valls et Hollande. Mais ils exigent des sans-papiers, même pour les régulariser provisoirement, des contrats de travail, des fiches de paie, des promesses d'embauche, des certificats prouvant leur domiciliation, leur présence en France depuis des années, etc. Autant de papiers qu'il est impossible de fournir en totalité pour ces travailleurs et leurs familles, qui vivent et travaillent clandestinement justement faute des papiers officiels que le gouvernement Hollande continue obstinément de leur refuser !

Suite aux actions de collectifs de sans-papiers et d'associations, la lutte des sans-papiers de Lille a fini par être relatée dans les journaux nationaux. Ils ont effectué des occupations de la mairie de Lille, de l'ambassade du Vatican et du siège du PS à Paris.

Samedi 5 janvier, deux manifestations à Lille et Paris ont rassemblé plusieurs centaines de personnes. Et depuis le lundi 7 janvier, tous les soirs à 18 heures, un rassemblement se tient devant le siège du PS, rue de Solférino à Paris, sous une banderole : « Faut-il mourir pour avoir des papiers ? »

Depuis que les médias en parlent, la direction du PS tente de minimiser cette lutte, tout en réaffirmant son entière solidarité avec... le gouvernement, Valls et leur politique répressive.

Cependant, depuis le 7 janvier, le préfet du Nord semble soudain s'inquiéter de l'état de santé des grévistes et dit accepter, par humanité, de réexaminer des dossiers de demandeurs.

Mais ce sont tous les sans-papiers qui devraient être régularisés, pas seulement par humanité, mais parce que, comme tous les travailleurs, ils participent à la création des richesses du pays. Travailleurs français et immigrés sont une seule classe ouvrière, ils doivent avoir les mêmes droits !

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