Dans son discours de bonne année, Hollande a affirmé que « toutes nos forces seront tendues vers un seul but : inverser la courbe du chômage d'ici un an », ajoutant « nous devrons y parvenir coûte que coûte ». Pour arriver à ce but, le nouveau président propose exactement les mêmes mesures que ses prédécesseurs : d'une part, des emplois aidés, emplois d'avenir, contrats de génération, agrémentés de quelques phrases vides sur la formation professionnelle et proposés à quelques dizaines de milliers de personnes ; d'autre part, des cadeaux qui se chiffrent en dizaines de milliards au grand patronat, cadeaux qui ne sont assortis d'aucune mesure contraignante pour créer ou même conserver les emplois. Comme depuis toujours, le grand patronat gardera donc les mains libres pour supprimer tous les emplois qu'il voudra et les poches pleines, gonflées par les aides publiques.

Pourtant Hollande a tenu à se distinguer de Sarkozy et des autres en ajoutant sa touche personnelle. Il s'agirait, selon lui, « de conjurer une double peur, la peur du licenciement pour les travailleurs, la peur de l'embauche pour les employeurs ». Ce président socialiste met donc sur le même plan l'angoisse de millions de travailleurs devant la perte possible de leur seul moyen de vivre et la soi-disant « peur d'embaucher » de patrons qui licencient à tour de bras.

Mais le pire est dans la conclusion. Hollande promet de « prendre ses responsabilités » si la négociation visant à faciliter les licenciements n'aboutissait pas, c'est-à-dire, bien entendu, qu'il se prépare à satisfaire les revendications patronales.

Dans cette « bataille pour l'emploi », Hollande réaffirme donc qu'il est dans le camp des licencieurs.