Duflot s'adresse aux mal-logés et aux sans-abri : Il est urgent d'attendre02/01/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/01/une2318.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Duflot s'adresse aux mal-logés et aux sans-abri : Il est urgent d'attendre

À la manifestation de Droit au logement (DAL) fin décembre, lui demandant, entre autres choses, d'accélérer les réquisitions de logements vacants, la ministre Cécile Duflot a répondu que la procédure était « longue et complexe » et que les premières réquisitions ne pourraient avoir lieu qu'en mars 2013.

D'ici là, à tous ceux qui vivent jour après jour dans des chambres d'hôtels, dans des logements trop petits, voire insalubres, à tous ceux qui n'ont même plus de logement du tout, la ministre dit donc qu'il est urgent d'attendre.

Pourtant, la situation est catastrophique pour les millions de mal-logés et des logements vacants existent. La ministre elle-même le reconnaît : « Il est certain qu'il existe aujourd'hui du patrimoine, des anciens logements d'instituteurs, anciens bâtiments d'habitation de ministères ou de grandes entreprises, qui sont inoccupés et peuvent être mis à disposition. » Mais, ajoute-t-elle, ce patrimoine « est très difficile à identifier ». On se demande bien pourquoi, alors que le gouvernement détient tous les éléments pour connaître la situation. Ses services sont appelés à dresser le bilan de la vacance dans les bâtiments publics. Mais il serait indispensable de ne pas s'arrêter là et de procéder au recensement des logements vides dans l'ensemble du patrimoine immobilier du pays... à condition que le gouvernement ne s'arrête pas devant le droit de propriété. L'Insee estime à quelque 2,5 millions le nombre de logements vacants sur l'ensemble du territoire, dont environ 500 000 dans les sept plus grandes villes. Les chiffres parlent d'eux-mêmes.

À situation d'urgence, remède d'urgence. Oui, il serait indispensable de réquisitionner tous les logements vacants, en faisant appel aux associations, aux syndicats, en s'appuyant sur la mobilisation de la population.

Et cette nécessité de procéder rapidement et avec autorité lui a été justement rappelée par le DAL, qui lui a symboliquement offert un pied de biche pour ouvrir les portes fermées des logements vides. Bon nombre de logements nécessitent peut-être des travaux avant d'être vraiment habitables. Mais tant d'autres sont très rapidement utilisables, à condition de ne pas s'arrêter à des procédures visant à protéger la propriété privée des biens et non la vie des personnes dans le besoin.

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