Expulsion des Roms à Saint-Martin-le-Vinoux -- agglomération grenobloise : Un transfert qui ne règle rien12/12/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/12/une2315.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Expulsion des Roms à Saint-Martin-le-Vinoux -- agglomération grenobloise : Un transfert qui ne règle rien

À Saint-Martin-le-Vinoux, près de Grenoble, un camp de familles roms a été évacué mercredi 28 novembre, en présence du sous-préfet et de nombreux policiers. Depuis deux ans des familles s'étaient installées sur ce terrain privé, sans eau ni sanitaire ni électricité, vivant d'expédients puisque les Roms n'ont pas le droit de travailler légalement.

Les familles n'ont été prévenues que la veille qu'elles allaient être déménagées sur deux sites de l'agglomération, un terrain équipé de préfabriqués sur une autre banlieue de Grenoble, et un foyer. Au matin, après vérification des identités, les personnes ont été triées et amenées sur les lieux prévus avec leurs affaires transportables, c'est-à-dire quelques bagages à main, sans possibilité de déménager tous les ustensiles nécessaires à la vie quotidienne que ces familles avaient pu conserver depuis deux ans.

On pourrait croire que déménager d'un campement sans aucune installation sanitaire vers un terrain aménagé est un mieux. Mais dans les faits, personne ne leur a demandé leur avis ! Certes, les préfabriqués de 25 m² sont équipés de radiateurs électriques et sont éclairés au néon mais, sans cloison, il n'y a aucune intimité possible. Il n'y a pas d'arrivée d'eau non plus. Le préfabriqué dédié à la cuisine-salle à manger est notoirement sous-équipé pour 59 personnes, ce qui fait que, pour que tout le monde puisse manger, il faut quatre heures ! Les sanitaires sont insuffisants et il n'y a pas de douche. Enfin le camp grillagé est gardienné nuit et jour et il semble que certaines personnes n'aient pas pu rendre librement visite aux familles. C'est un comble !

D'autre part, ce terrain est situé loin des écoles où sont scolarisés les dix-sept enfants de ces familles, ce qui complique, ô combien, leur scolarisation. Il est interdit aux adultes d'amener quoi que ce soit au camp, comme du matériel qu'ils pouvaient auparavant bricoler et réparer, moyen pour eux de gagner quelque argent pour survivre. Enfin, cet hébergement s'avère provisoire puisqu'il n'est prévu que jusqu'à la fin de l'hiver. Que deviendront ces familles après le 31 mars, alors que leurs cabanes sont maintenant détruites ?

Si l'évacuation elle-même s'est déroulée avec un minimum d'humanité -- et la mobilisation et la présence quotidienne de militants d'associations tout au long de ces derniers mois n'y est sans doute pas pour rien --, la façon qu'ont les pouvoirs publics de traiter ces familles roumaines n'est faite que de mépris.

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