Alcatel-Lucent : Manifestation contre les licenciements12/12/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/12/une2315.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Alcatel-Lucent : Manifestation contre les licenciements

Jeudi 6 décembre, environ 1 200 salariés d'Alcatel-Lucent s'étaient donné rendez-vous sous les fenêtres du siège social, au pied de la tour Eiffel, pour protester contre l'annonce de 1 430 suppressions d'emplois.

Venus des sites de province et de la région parisienne, les manifestants ont pu exprimer leur ras-le-bol des plans sociaux à répétition, le cinquième depuis 2006. De l'usine d'Ormes, dans le Loiret, une soixantaine de travailleurs avaient fait le déplacement.

La manifestation permettait de bien juger de l'ampleur de la saignée, puisque c'est pratiquement l'équivalent des 1 200 salariés réunis à cette occasion que veut supprimer Ben Verwaayen, le directeur général d'Alcatel. Et ceci pour ne parler que des sites français. À l'échelle du monde, c'est 5 490 emplois dont la direction veut se débarrasser, sans parler des sous-traitants et des intérimaires, qu'elle ne comptabilise jamais mais qui sont les premiers à être mis à la porte.

Environ 500 salariés de Vélizy étaient présents pour protester également contre le projet de la direction qui entend déplacer les 2 400 salariés de ce site à Villarceaux ; un transfert qui va entraîner des heures de trajet supplémentaires.

La manifestation du 6 décembre a fait suite à d'autres actions. À Vélizy, une manifestation de 350 salariés s'était rendue à la mairie en traversant la zone industrielle. Le 29 novembre, jour du Comité central d'entreprise, 800 salariés s'étaient rassemblés et un appel à la grève avait été lancé pour toute la journée.

La direction du groupe reste pour l'instant droite dans ses bottes, et du coup les salariés les plus mobilisés se posent la question d'élargir et de durcir la mobilisation. Mais quelles perspectives les syndicats donnent-ils aux travailleurs ? La direction de la CFDT défend auprès du gouvernement le maintien du crédit impôt recherche, auquel Alcatel est habitué (plus de 80 millions d'euros en 2011), et demande aux pouvoirs publics de lutter contre l'importation des produits chinois. Elle fixe comme objectif « de regagner des parts de marché », « et d'être prêts quand cela va repartir, parce que nous aurons développé en partenariat avec les opérateurs d'encore meilleurs produits » ! Quant à la direction de la CGT, elle propose de se réunir en groupes de travail pour bâtir des « solutions alternatives, améliorer les méthodes de travail, améliorer les pratiques commerciales ». La CGC dénonce les directeurs américains, qui voudraient mettre la main sur le groupe via la banque Goldman Sachs, et demande au gouvernement français de recapitaliser Alcatel-Lucent. Aucune de ces propositions ne peut inquiéter la direction.

Bien sûr la mobilisation n'est pas facile dans la situation présente, mais laisser croire que la direction pourrait trouver des alternatives et qu'il suffit de les lui proposer est un leurre. La direction ne fait pas des erreurs, mais des choix, qui conviennent avant tout à ses actionnaires.

Le DG Ben Verwaayen a osé envoyer récemment un courriel à tous les salariés où il disait combien il n'était pas facile de supprimer 5 500 postes. Les travailleurs peuvent lui répondre qu'il est encore plus difficile de voir son poste de travail disparaître et surtout lui dire qu'ils refusent les coupes dans les emplois que la direction veut imposer.

Partager