Kuehne + Nagel -- Saint-Pierre-de-Chandieu (Rhône) : La direction a dû reculer28/11/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/11/une2313.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Kuehne + Nagel -- Saint-Pierre-de-Chandieu (Rhône) : La direction a dû reculer

Kuehne + Nagel est un groupe germano-suisse de logistique, un des leaders mondiaux du fret. Sa plate-forme de Saint-Pierre-de-Chandieu, près de Lyon, travaille essentiellement pour Carrefour. Les travailleurs du secteur « fruits et légumes » se sont mis en grève jeudi 15 novembre car ils n'avaient pas touché une prime dite de performance le mois précédent.

Les grévistes, restés tout le jeudi rassemblés devant la porte, ont alors décidé d'attendre l'équipe de nuit, celle qui assure le conditionnement pour le transport, pour l'entraîner dans la grève. Ce qui fut fait assez facilement, car dans cette entreprise le mécontentement est grand, non seulement par rapport aux salaires, mais aussi sur les conditions de travail très pénibles : travail en permanence dans le froid de 0 à 8 degrés dans certains secteurs de conditionnement. Et pour ces travailleurs, les vexations et humiliations de toutes sortes de la part de la hiérarchie sont fréquentes.

Aussi, pour beaucoup de salariés, c'était l'occasion de dire stop et de se faire respecter. Vendredi 17 novembre, la grève s'est renforcée avec tous les secteurs de jour et une plate-forme revendicative a été formulée : 80 euros d'augmentation générale des salaires, prime de performance avec un fixe égal à 100 euros mini, augmentation de la prime de qualité de 45 à 100 euros et amélioration des conditions de travail.

Après quatre jours passés devant le barbecue géant, la direction a fini par lâcher du lest. Sur les conditions de travail, la promesse a été faite de recadrer la maîtrise. Et si elle n'a pas lâché sur les salaires, elle l'a fait sur la prime de performance, en changeant le mode de calcul pour qu'elle soit plus facile à atteindre ; et la prime de qualité passera de 45 à 75 euros. Elle s'engage aussi à remettre à zéro les compteurs d'heures négatives tous les six mois (dues au fait que, lorsqu'il n'y avait plus de travail, les ouvriers devaient rentrer chez eux et rattraper ensuite ces heures). Ils obtiennent aussi que la récupération pour les heures supplémentaires soit de 1 h 15 pour 1 heure.

Le travail a donc repris mardi 20 novembre avec le sentiment de s'être fait respecter.

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