ArcelorMittal -- Florange : Non à la fermeture des hauts fourneaux28/11/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/11/une2313.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

ArcelorMittal -- Florange : Non à la fermeture des hauts fourneaux

Le délai de grâce de deux mois accordé par Mittal au gouvernement pour trouver un repreneur des hauts fourneaux de Florange touchant à sa fin le samedi 1er décembre, le ministre Montebourg a tenté d'impressionner par ses déclarations sur une éventuelle nationalisation d'usines du groupe en France.

ArcelorMittal veut se débarrasser uniquement de la phase chaude de Florange, c'est-à-dire des hauts fourneaux et de l'aciérie, mais pas de l'ensemble du site qui comprend également les laminoirs qui transforment l'acier produit essentiellement en tôles pour l'industrie automobile. Et pour cause : l'ensemble des installations de Florange est un site « fiable, viable et rentable », selon le rapport officiel commandé par le gouvernement l'été dernier.

Avec l'arrêt des hauts fourneaux de Florange, les laminoirs sont alimentés en acier par la phase chaude d'Arcelor à Dunkerque. La fermeture de la phase chaude de Florange rentre dans la stratégie de Mittal de diminuer les capacités de production d'acier en faisant tourner à plein régime les installations restantes. On ne voit pas quel industriel peut être intéressé à reprendre des hauts fourneaux et une aciérie isolés, sans possibilité de transformer l'acier sur place.

Mais depuis le début, Mittal refuse de céder l'ensemble du site qui, selon Montebourg, intéresserait aujourd'hui deux industriels concurrents qui se seraient manifestés auprès du gouvernement.

À l'approche de l'échéance, Montebourg a haussé le ton et demandé à ArcelorMittal de vendre l'ensemble du site de Florange. « Pas question ! », répond ArcelorMittal qui affirme que cela « mettrait en péril la viabilité du reste des activités d'ArcelorMittal en France, où le groupe emploie 20 000 salariés », ce qui n'est qu'un chantage absurde, les usines du groupe n'étant pas liées les unes aux autres, chacune ayant ses propres clients.

De leur côté, les élus locaux -- président du Conseil régional PS et président du Conseil général de Moselle UMP en tête, en passant par des élus du PC, des Verts, de l'UMP et du PS -- se sont adressés ensemble au gouvernement pour lui demander « une prise de contrôle temporaire de l'État » afin de permettre la reprise de l'ensemble du site.

En effet, la fermeture de la phase chaude signifierait plus de 600 suppressions d'emplois directs chez Arcelor mais bien plus en comptant les intérimaires et les sous-traitants. Ce serait une catastrophe sociale de plus pour la région, les communes de la vallée de la Fensch et les élus s'en font l'écho.

Pour l'instant, les déclarations de Montebourg restent à l'état de pieuses intentions. Le gouvernement aurait évidemment bien des moyens de faire plier Mittal... s'il le voulait. Montebourg a déclaré que Mittal avait un milliard de dettes fiscales en France. Les pouvoirs publics financent le chômage partiel au travers des accords d'APLD et ce sont les deniers publics, du temps de la nationalisation, qui ont payé la modernisation de Florange. Mais aucun gouvernement, même de gauche, ne s'est jamais mis le moins du monde en travers des décisions des patrons de l'acier -- toute l'histoire de la sidérurgie lorraine depuis quarante ans le montre. Seule une mobilisation massive des travailleurs pourra les forcer à changer d'attitude en interdisant aux patrons de licencier et en les contraignant à partager le travail sur l'ensemble des sites sans diminuer les salaires.

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