Amisol -- Clermont Ferrand : L'amiante tue, mais, pour la justice, aucun responsable28/11/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/11/une2313.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Amisol -- Clermont Ferrand : L'amiante tue, mais, pour la justice, aucun responsable

À l'usine Amisol, fermée depuis plus de trente ans, on utilisait de l'amiante dans des conditions inimaginables, ce qui a provoqué de nombreux décès.

Suite à un dépôt de bilan, fin 1973, tout le personnel -- environ 300 salariés, en majorité des femmes -- a été licencié en 1974. L'occupation de l'usine a ensuite duré huit ans, alors que le nombre des victimes allait augmenter sans cesse, à cause de l'asbestose, ce cancer dû à l'accumulation des fibres d'amiante dans les poumons.

Dans cette usine, il n'y avait aucune protection pour le personnel, qui travaillait l'amiante à mains nues. Il y en avait partout dans l'air, des fibres pendant des plafonds, une couche épaisse au sol. Selon les témoignages des ouvrières, « on marchait comme dans des nuages de poussière ; un véritable enfer blanc. »

En 1994, des militants CGT ont fondé un comité, le Caper : comité amiante prévenir et réparer. 65 travailleurs étaient alors morts à cause de l'amiante. Le Caper porta l'affaire en justice en déposant une plainte contre le dernier patron pour « empoisonnement, homicide involontaire et abstention délictueuse ». Mais il a fallu attendre 1999 pour que l'ex-PDG soit mis en examen pour empoisonnement.

L'enquête a duré treize ans pour aboutir en novembre 2012 à une demande de non-lieu. En effet, selon le parquet général de la cour d'appel de Paris, « il y a absence d'éléments permettant de retenir la responsabilité pénale... »

La décision finale sera connue en février 2013. D'ici là, d'autres travailleurs auront perdu la vie. Le scandale de l'amiante continue.

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