Arkema -- Pierre-Bénite (Rhône) : La direction fait du chantage à l'investissement21/11/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/11/une2312.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Arkema -- Pierre-Bénite (Rhône) : La direction fait du chantage à l'investissement

Jeudi 15 novembre, la direction d'Arkema a annoncé qu'elle renonçait à son plan d'investissements de 70 millions d'euros sur son site de Pierre-Bénite. Elle a accusé les travailleurs postés du site, en grève depuis une quinzaine de jours, d'être responsables de cette décision.

Le directeur général d'Arkema, Michel Delaborde, s'est déplacé en personne pour annoncer sa décision aux travailleurs. Il s'est payé le culot de traiter les grévistes de « privilégiés et d'égoïstes », et de stigmatiser la CGT qui soutenait les travailleurs en grève. Ces propos ont révolté les grévistes, ainsi que la campagne de presse reprenant les arguments patronaux et prétendant que l'usine était « prise en otage par une trentaine de grévistes ». Car tout cela n'est qu'un tissu de mensonges !

Le plan d'investissements d'Arkema avait pour objectif de moderniser l'installation de production du Kynar, un plastique très résistant, afin d'en augmenter les capacités. Mais, pour faire face au surcroît de travail, il n'était pas question pour la direction d'embaucher une seule personne de plus. Elle prévoyait même d'en supprimer une vingtaine, entre autres par une réduction du nombre d'équipes. C'était bien sûr inacceptable pour les travailleurs postés, qui se sont donc mis en grève, bloquant totalement la sortie de la production. Toutes les tentatives d'intimidation de la direction ont échoué face à leur détermination.

Le coup de force du PDG annonçant le retrait du plan d'investissements et en rendant responsables les grévistes n'est que la dernière de ces manoeuvres d'intimidation. Le PDG essaie par la même occasion d'opposer les travailleurs entre eux, en insinuant que la pérennité du site de Pierre-Bénite serait menacée.

Derrière tout cela, il y a des profits en jeu. Le Kynar est une production extrêmement rentable et en demande croissante sur tout le marché européen. Économiser en même temps, en réduisant les effectifs, cela aurait été le gros lot pour Arkema, qui par ailleurs prévoit près d'un milliard d'euros de bénéfices avant impôt en 2012 !

Elle s'est heurtée à la détermination des travailleurs qui n'entendent pas se faire manger tout crus, et cela pour la deuxième fois : il y a un an, suite à un mouvement de grève, la direction avait déjà « retiré » son projet d'investissements sur le Kynar. Un bras de fer est donc engagé avec la direction et, pour la faire reculer, les travailleurs postés auront intérêt à étendre leur protestation à l'ensemble des travailleurs du site.

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