PSA -- Aulnay-sous-Bois : Contre la fermeture Des travailleurs toujours mobilisés25/10/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/10/une2308.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

PSA -- Aulnay-sous-Bois : Contre la fermeture Des travailleurs toujours mobilisés

À PSA Aulnay, la dernière semaine passée a été agitée pour la direction qui, malgré quelques tentatives de provocation et de division, a pu constater que la combativité d'une partie des travailleurs de l'usine ne faiblit pas.

Depuis des mois, la direction de l'usine d'Aulnay vole les travailleurs de plusieurs dizaines d'euros sur les salaires : chaque fois que les ouvriers se réunissent pour discuter de leur sort, la direction les compte en grève et retire une partie de leur paye -- en toute illégalité, comme cela a été signifié à la direction par l'inspection du travail. Cela choque les travailleurs qui estiment, à juste raison, que puisque le patron a décidé de fermer l'usine, c'est à lui de payer le temps pendant lequel ils discutent de leur avenir.

Mardi 16 octobre, un débrayage sur ce sujet a été décidé en assemblée générale, et plus de 400 travailleurs des deux équipes ont manifesté devant le bâtiment de la direction, le Paquebot. Par un accord écrit du directeur et de quatre syndicats, les salariés obtenaient que dorénavant les heures d'assemblées générales seraient payées. Mais à peine cet accord signé, le lendemain, la direction centrale diffusait un « démenti » provocateur pour désavouer la décision de la direction d'Aulnay -- osant même écrire que le directeur avait été menacé, que l'accord avait été obtenu sous la contrainte. De la part d'une direction qui s'apprête à fabriquer 8 000 chômeurs, voilà qui a de quoi révolter ! C'était tout simplement une volonté de revenir sur l'accord.

L'indignation a été grande et le jour même une nouvelle manifestation a eu lieu devant le Paquebot. Cette fois, la direction avait décidé de tenter une provocation, en vidant le bâtiment de ses employés et de ses vigiles, avec la mise en scène d'une soi-disant « séquestration ».

Pour répondre à cette provocation, l'usine s'est aussitôt arrêtée, et deux cents travailleurs sont venus se rassembler devant le Paquebot. La direction centrale, estimant sans doute qu'elle en avait assez fait, après avoir reçu une délégation d'ouvriers au siège central de Poissy, a fait savoir qu'il n'y aurait aucune sanction.

Empêcher un sale coup

Le début de la semaine du 22 octobre a été marqué par la préparation de la journée du jeudi 25, où deux réunions devaient avoir lieu avec d'abord un Comité d'entreprise exceptionnel, au cours duquel la direction voudrait faire voter par les syndicats la réactivation du « PSE », c'est-à-dire du plan de licenciement. Si le vote était favorable à la direction, elle pourrait commencer immédiatement des mutations provisoires sur les autres usines, dans le but de vider l'usine d'Aulnay. Se trouvera-t-il des syndicalistes assez dévoués à la direction pour voter cette infamie ? Ce qui est sûr, c'est que les travailleurs d'Aulnay comptaient être le plus nombreux possible ce jour-là devant le siège de PSA, pour faire pression sur la réunion et influer sur la décision des élus.

La seconde réunion du 25 octobre devait avoir lieu à Bercy, au ministère du Redressement productif. Il s'agit de la première réunion tripartite -- une réunion certes réclamée depuis longtemps par les travailleurs, mais où leurs revendications n'ont même pas été mises à l'ordre du jour. PSA voudrait donner le ton, en essayant de discuter non pas de la situation de l'emploi mais très certainement de la quantité d'argent public que le gouvernement est prêt à lui offrir. Il n'y a donc pas grand-chose à en attendre pour les travailleurs.

Ces réunions, pour l'instant, ne servent à rien. Mais elles se déroulent dans une ambiance tendue, où la direction doit toujours faire face à plusieurs centaines de travailleurs qui, depuis des mois, se battent inlassablement contre le plan de fermeture. Si ce noyau de travailleurs, qui ont promis d'être le « cauchemar de Varin », réussit à entraîner le reste de l'usine, la peur pourrait bien commencer à changer de camp.

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