Petroplus -- Petit-Couronne (Seine-Maritime) : Shell doit payer !25/10/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/10/une2308.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Petroplus -- Petit-Couronne (Seine-Maritime) : Shell doit payer !

Le tribunal de commerce de Rouen a prononcé mardi 16 octobre la liquidation judiciaire de la raffinerie Petroplus de Petit-Couronne, faisant suite à la faillite de la société-mère suisse en décembre dernier.

Les offres de reprise de Netoil, basé à Dubaï, ainsi que celle de APG de Hongkong ne présentaient pas, aux yeux des juges, ni d'ailleurs du ministère public, les garanties financières et techniques suffisantes.

C'est la Shell qui a exploité cette raffinerie pendant 80 ans. En 2008, après avoir cessé d'y faire des investissements et l'avoir laissée se dégrader, elle l'a revendue pour une bouchée de pain à Petroplus. Petroplus n'a pas davantage fait de travaux de modernisation, se contentant de se « payer sur la bête ». De l'avis de tous, cela revenait à une fermeture préméditée dans laquelle la Shell laissait le sale boulot à Petroplus.

Pour les 470 travailleurs encore présents sur le site, mais aussi les centaines de sous-traitants et pour tous ceux dont les revenus dépendent de l'activité de la raffinerie, c'est une véritable catastrophe.

Le tribunal a donné un dernier sursis, jusqu'au 5 novembre, pour qu'un repreneur se manifeste. Netoil a fait savoir qu'il allait faire une nouvelle offre et qu'il viendrait le 5 novembre avec son partenaire, pour le compte duquel il raffinerait le pétrole. La société coréenne qui doit faire les travaux de modernisation serait aussi présente. APG a également annoncé qu'il était toujours candidat à la reprise. L'intersyndicale, qui soutient la reprise par Netoil, a été reçue vendredi 19 octobre à l'Élysée. Mais, même si Hollande a assisté en personne à une partie de la réunion, elle n'est repartie qu'avec des bonnes paroles.

Lorsque les responsables politiques au gouvernement disent qu'ils vont tout mettre en oeuvre pour faciliter une solution de reprise, ou de « réorientation industrielle », ils ne vont pas jusqu'à se donner les moyens de faire payer les responsables de cette situation, à commencer par la Shell. Les milliards de profits que la Shell a accumulés au fil des ans devraient pourtant servir d'abord à garantir les emplois et les salaires de ceux qui ont produit ces richesses.

Partager