Mairie de Tours : Face à l'amiante, irresponsable négligence25/10/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/10/une2308.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Mairie de Tours : Face à l'amiante, irresponsable négligence

Depuis le vendredi 12 octobre, les sous-sols de la mairie de Tours sont bouclés, sous scellés, strictement interdits d'accès. Une grosse gaine de ventilation qui traverse ces sous-sols sur environ 80 mètres est en effet recouverte d'amiante. Ce calorifugeage est par endroit tellement dégradé qu'il en tombe des morceaux par terre !

Les locaux vont devoir être totalement désamiantés et la trentaine d'agents qui y travaillent vont passer dans les dix jours qui viennent scanner et examens médicaux. Mais le moins qu'on puisse dire est que la mise à jour de ce problème, comme les mesures d'urgence élémentaires qu'elle a entraînées, est moins le fruit de la réactivité de la municipalité que de celle des salariés eux-mêmes.

Tout commence fin juin, quand un agent municipal se voit diagnostiquer un cancer de la plèvre. Les médecins ont une forte suspicion sur une exposition à l'amiante, et une demande de reconnaissance de maladie professionnelle est constituée. Parallèlement, les délégués du personnel informent la municipalité. Début juillet, lors d'un CHS, ils demandent la communication de l'ensemble des diagnostics techniques amiante ayant dû être effectués dans les bâtiments municipaux depuis l'interdiction de cette matière en 1997. Jusqu'à présent, pour la municipalité, qui dit craindre de créer une « psychose », une telle communication n'est jamais allée de soi.

Courant septembre, n'ayant pas ou peu de nouvelles de la direction, la CGT envoie elle-même à l'analyse trois échantillons ramassés à terre par des salariés dans deux services différents où leur collègue malade a travaillé : les sous-sols de la mairie, et la station d'épuration d'eau potable. Le verdict tombe le 1er octobre : les trois échantillons contiennent de l'amiante.

Dans les sous-sols de l'hôtel de ville, l'émotion est vive parmi les salariés du service Entretien, relégué depuis des dizaines d'années dans ces locaux quasi aveugles, mal ventilés, au niveau des gaz d'échappement des voitures. La DRH doit alors se déplacer rapidement et, lors des deux réunions d'information organisées dans le service, les représentants de la municipalité et de l'administration ont à faire face à l'inquiétude mais aussi à la colère des agents. Il aura fallu cela pour que la municipalité prenne la mesure du problème, accélère le cours des choses et prenne les mesures nécessaires de protection du personnel. Quant aux diagnostics amiante, ils sont enfin devenus accessibles.

Mais si les choses évoluent rapidement pour les agents du service Entretien, il n'en va pas de même à la station d'épuration d'eau potable. Dans ce service, le personnel ignore toujours si le gros chantier qu'a constitué la réfection des puits de captage a fait l'objet des diagnostics avant travaux, obligatoires en pareil cas. Les déchets de fibrociment amiantés entraînés par la réfection de ces puits traînent ou ont traîné à tous les vents... Dans ce service au moins, les mesures les plus élémentaires de transparence et de prévention restent encore à mettre en place.

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