Le rapport Gallois sur la « compétitivité » : Toujours plus de cadeaux au patronat25/10/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/10/une2308.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Le rapport Gallois sur la « compétitivité » : Toujours plus de cadeaux au patronat

Le débat sur les mesures que le gouvernement envisagerait pour restaurer la « compétitivité » des entreprises françaises a été relancé par un article du Figaro. Celui-ci révèle certains des aspects du rapport que Louis Gallois doit présenter le 5 novembre au gouvernement.

La principale mesure envisagée serait un allégement de 30 milliards sur deux ou trois ans des contributions sociales (patronales pour les deux tiers, salariales pour un tiers), allégement qui serait compensé par une réduction des dépenses publiques, des augmentations de la TVA, de la CSG et de la fiscalité sur le diesel.

Ce rapport est prêt depuis longtemps. Louis Gallois avait déjà évoqué sa teneur début juillet, lors de Rencontres économiques à Aix-en-Provence. Le gouvernement a refusé qu'il soit publié avant le bouclage du budget 2013, mais cela n'empêche pas les bruits de circuler.

L'idée de départ est que les patrons paient trop de cotisations : il faut donc les alléger, et compenser la perte pour l'État par une baisse des dépenses et par des hausses d'impôts. Cela revient à faire payer toute la population, et en particulier les classes laborieuses, pour de nouveaux cadeaux au patronat. Pas étonnant que la présidente du Medef trouve « intéressant » ce rapport de Louis Gallois, ex-patron de la SNCF, puis d'EADS et passant pour être proche du PS.

La baisse de ces « charges » sociales patronales est un vol direct aux salariés, car ces « charges » sont du salaire différé. D'ailleurs, les patrons incluent dans l'établissement de ce qu'ils appellent « charges salariales », à la fois des cotisations patronales et les cotisations salariales. C'est une façon de dire que, pour eux aussi, il s'agit bien d'une part du salaire.

À ce jour, rien n'a filtré sur les réductions de dépenses de l'État préconisées par Louis Gallois. Mais on peut parier qu'il ne s'agira pas de réduire les subventions et exonérations de toutes sortes accordées aux patrons. On parle d'augmenter leur « compétitivité », pas de leur faire les poches ! On réduira les dépenses dites « improductives », celles qui concernent l'école, la santé, les transports publics. Et ce sont les travailleurs qui en feront les frais.

Enfin, cerise sur le gâteau, cela s'accompagnerait de hausses d'impôts. Elles seraient « modérées », dit-on. Elles s'appliqueraient à la TVA, à la CSG, aux taxes sur le carburant diesel. Ce sera moins visible, ces taxes étant payées avec chaque dépense ou à chaque plein. Et surtout cela pèsera proportionnellement plus sur les classes populaires, qui n'ont d'autre choix que de consommer l'ensemble de leurs revenus, alors que les bourgeois peuvent faire travailler une partie de l'argent que leurs salariés leur rapportent.

Les mesures que l'on prête au rapport de Louis Gallois visent à prendre encore aux salariés, aux retraités, aux chômeurs, pour donner aux industriels, aux actionnaires.

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