La Seine-Saint-Denis et le RSA : L'État creuse le déficit du département25/10/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/10/une2308.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

La Seine-Saint-Denis et le RSA : L'État creuse le déficit du département

Comme une trentaine de départements en France, le Conseil général de Seine-Saint-Denis pousse un cri d'alarme. Il ne parvient plus à boucler son budget et doit sabrer dans des services utiles à la population. La cause de ce déficit structurel est connue : l'augmentation continue du chômage, qui a atteint 12,4 % et a entraîné la hausse du nombre de bénéficiaires du revenu de solidarité active (RSA).

La Seine-Saint-Denis détient le triste record en étant dans ce domaine le premier département d'Ile-de-France et le troisième à l'échelle du pays ! Le nombre d'allocataires est passé de 68 217 en juin 2009, lorsque c'était encore le RMI, à 83 387 en juin 2012, avec le RSA, et cette tendance s'aggrave.

Cette augmentation pèse lourdement sur le budget du département. Et c'est d'autant plus anormal que, lorsque l'État s'était défaussé de cette mission de solidarité, il avait promis des compensations. Mais il les a gelées depuis 2011, entraînant un manque de plus de cent millions d'euros pour la seule Seine-Saint-Denis en 2012. Ainsi, l'un des départements les plus pauvres n'a pas d'autre choix que de sabrer dans les services publics ou d'augmenter les impôts.

Le tout nouveau président du Conseil général, le socialiste Stéphane Troussel, qui remplace Claude Bartolone, souligne qu'à population égale, le Conseil général des Hauts-de-Seine « dispose... chaque année de 450 millions d'euros de plus que celui de Seine-Saint-Denis ». 450 millions, c'est le coût de construction d'environ dix-huit collèges.

Comme d'autres présidents de Conseils généraux, Stéphane Troussel a été reçu à l'Élysée. Mais même si ses amis sont au pouvoir, il n'y a pas grand-chose à attendre d'un gouvernement qui, depuis le début de sa mandature, n'a de complaisance qu'envers le monde patronal et qui, comme la droite, diminue les dépenses sociales. L'État a prévu de reconduire un fonds d'urgence de 170 millions pour aider les départements en difficulté, mais celui de Seine-Saint-Denis n'est éligible à aucun dispositif de secours, il est considéré comme trop riche. Ce seront donc encore une fois les milieux populaires qui seront appelés à se serrer la ceinture !

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