Camiva Iveco Saint-Alban-Leysse, (Savoie) : Licenciements et répression25/10/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/10/une2308.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Camiva Iveco Saint-Alban-Leysse, (Savoie) : Licenciements et répression

Les 171 salariés de Camiva-Iveco à Saint-Alban-Leysse, entreprise de fabrication de matériel de lutte contre l'incendie, qui est une filiale de Fiat depuis 1997, sont menacés d'être tous licenciés suite à la fermeture de cette usine.

Malgré de nombreuses mobilisations ponctuelles après cette annonce en mai, les salariés se sont retrouvés après les vacances avec une direction qui ne pensait qu'à faire transférer en Italie une partie de la production de Saint-Alban, signifiant la mort lente des fabrications sur ce site de la banlieue de Chambéry. Elle ne consentait, en dehors du bla-bla usuel sur les aides et mutations, qu'une mini-concession : la création d'un « pôle d'excellence » qui aurait repris 42 salariés, solution qui ne lui aurait pas coûté cher, car se réalisant sur un terrain fourni par les communes locales.

Les travailleurs ne l'ont pas entendu de cette oreille : lundi 15 octobre lors du vote du mal-nommé Plan de sauvegarde de l'emploi, qui n'accompagnait cette mesurette que d'indemnités extra-légales plafonnant à 25 000 euros, sur les 154 bulletins exprimés, une majorité de 90 votants, contre 63, a refusé ce plan.

La direction a alors tout de suite sorti la grosse artillerie : elle suspendait les négociations, précisant qu'elle s'en tiendrait aux indemnités légales de licenciement et annulait sa mesurette de 42 emplois « sauvés ».

Cette gifle aux salariés (et aux collectivités locales) était suivie d'un appel à la manière forte. Le jeudi 17 octobre, la direction assignait seize salariés en référé devant le tribunal de grande instance de Chambéry pour le lendemain. Prétextant les actions ouvrières tentant d'empêcher le transfert de certaines fabrications vers l'Italie, elle demandait d'abord « l'expulsion immédiate de toute personne bloquant les opérations de chargement et de circulation des camions », « sous peine d'y faire procéder avec le concours de la force publique » et ensuite « la condamnation des contrevenants à une astreinte de 1 000 euros par infraction »

Le TGI du 18 octobre a pris une décision qui ne se voulait pas totalement pro-patronale : il ordonnait la cessation de toute entrave au chargement des camions et à leur libre circulation sous astreinte de 1 000 euros par infraction mais refusait l'expulsion éventuelle par les CRS des travailleurs présents.

Des travailleurs qui ne font rien d'autre que de lutter pour conserver leur gagne-pain se voient ainsi soumis aux coups de leur direction.

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