PSA -- Mulhouse : Derrière les chiffres, une exploitation accrue17/10/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/10/une2307.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

PSA -- Mulhouse : Derrière les chiffres, une exploitation accrue

Le nouveau directeur de l'usine PSA de Mulhouse (8 000 CDI et 550 intérimaires) s'est lamenté dans la presse que la production annuelle du site atteindrait cette année son niveau le plus bas depuis vingt-sept ans, à 230 000 véhicules. La direction voudrait ainsi faire passer l'idée que PSA va mal.

Il y a effectivement eu dix neuf jours de chômage partiel depuis janvier et deux à trois semaines sont encore prévues d'ici la fin de l'année. Mais lorsque les deux lignes de montage tournent, elles fonctionnent à plein régime. Plus de 80 véhicules sont produits chaque heure, et quasiment 24 heures sur 24 sur la ligne des Citroën C4/DS4.

La direction veut faire tourner les chaînes à plein régime -- sans jamais ralentir la cadence -- pour ensuite mettre les salariés au chômage partiel quand il y a trop de stock. C'est tout bénéfice pour PSA : le chômage est pris financièrement en charge quasi intégralement par l'État, tandis que le patron en profite pour faire chuter les effectifs. Ainsi, plus de 1 200 emplois (dont 360 CDI) ont été supprimés à l'usine ces neuf derniers mois.

Pour l'an prochain, la direction prévoit une production annuelle en hausse de plus de 25 %, avec le démarrage de la production de deux nouveaux modèles Peugeot (208 et 2008). C'est la conséquence directe du choix de PSA de fermer l'usine d'Aulnay-sous-Bois : transférer les Citroën C3 qui y sont produites vers l'usine de Poissy, et décharger Poissy en Peugeot 208 pour les fabriquer en partie à Mulhouse. La fermeture d'Aulnay n'est donc pas décidée pour faire face à la baisse des ventes, mais uniquement pour produire dans quatre usines ce que PSA fait jusqu'à maintenant dans cinq, en payant moins de salaires.

Le PDG du groupe, Varin, de passage à l'usine le 10 octobre, a expliqué aux syndicats que le plan de 8 000 suppressions d'emplois ne serait pas suffisant pour que PSA retrouve « le chemin de la compétitivité » ! Quant à la direction de l'usine, elle répète depuis un mois qu'un nouveau modèle pourrait être affecté à Mulhouse en 2017... seulement si les travailleurs sont plus compétitifs. Bref, ces gens-là n'en n'ont jamais assez !

Leur discours permet au moins que du côté des travailleurs, l'idée fasse son chemin que derrière la fermeture d'Aulnay, l'attaque est bien plus générale. L'objectif d'imposer la répartition du travail entre toutes les usines du groupe sans baisser les salaires, pour maintenir tous les emplois, est plus que jamais d'actualité.

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