Procès des « tournantes » : Des violeurs qui s'en sortent bien17/10/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/10/une2307.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Procès des « tournantes » : Des violeurs qui s'en sortent bien

À l'appel des principales organisations féministes, un rassemblement d'environ 200 personnes a eu lieu devant le ministère de la Justice pour protester contre le verdict du procès des viols collectifs commis entre 1999 et 2001 à Fontenay-sous-Bois. Même si le procureur a finalement fait appel de la décision, le verdict rendu le 11 octobre revient à un permis de violer, comme le dénoncent les associations de défense des droits des femmes.

En effet, sur les quatorze prévenus accusés du viol de deux jeunes filles âgées de seize ans au moment des faits, dix ont été acquittés et quatre condamnés, dont deux à six mois et un an de prison ferme. Le viol d'une seule jeune fille a été reconnu. Ces jeunes filles déclarent avoir été violées et battues de nombreuses fois par environ 25 jeunes et ce pendant des mois. Vivant parmi leurs tortionnaires, elles ont hésité pendant cinq longues années avant d'oser porter plainte, craignant les représailles. L'une d'entre elles, Nina, ne s'est jamais vraiment relevée de ce qu'elle raconte avoir été un enfer quotidien, elle est sous antidépresseurs et est reconnue invalide à 80 %.

Mais si les victimes ont porté plainte bien après les faits, lorsque leurs tortionnaires étaient eux-mêmes devenus majeurs, la justice a été encore plus longue à instruire l'enquête, puisqu'il a fallu sept ans aux enquêteurs pour monter un dossier complètement bâclé, selon les avocats des victimes.

Pendant le procès, onze ans après les faits, les victimes confrontées à des accusés qui les insultaient se seraient contredites, auraient fui la salle d'audience et n'auraient pas su faire face ! Comme l'ont dit les deux victimes, et on les comprend, elles ont eu le sentiment que c'étaient elles qui passaient en procès, et non les accusés.

Après d'autres, ce procès explique pourquoi, alors que 75 000 femmes sont violées chaque année, 10 % d'entre elles seulement osent porter plainte et 2 % des violeurs mis en cause sont finalement condamnés. Le droit des femmes au respect est encore à conquérir.

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