Impôt sur la fortune : L'art de bien servir les riches17/10/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/10/une2307.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Impôt sur la fortune : L'art de bien servir les riches

Depuis la mise en place de l'impôt sur la fortune en 1981, les oeuvres d'art en sont exonérées, sous prétexte de protéger le marché de l'art.

Cette exonération est rapidement devenue un moyen simple d'échapper au moins en partie à l'ISF, en plaçant une fraction de sa fortune en oeuvres d'art.

En 2011, un député de droite a demandé de la supprimer, mais le gouvernement Fillon s'y est opposé. De nombreux socialistes, dont l'actuel ministre du Budget Jérôme Cahuzac, avaient clamé haut et fort leur opposition au maintien de cette niche fiscale. C'est donc assez logiquement qu'un député socialiste a proposé à son tour de la supprimer pour les oeuvres d'art de plus de 5 000 euros. Se reniant sans complexe, Jérôme Cahuzac a alors affirmé l'opposition du gouvernement à cette mesure. La ministre de la Culture lui a emboîté le pas, soulignant même que l'Élysée et Matignon étaient sur la même longueur d'onde. La commission des finances de l'Assemblée a tenté un recul en douceur, en ne supprimant l'exonération que pour les oeuvres d'art de plus de 50 000 euros qui ne sont pas exposées au public. Mais c'est encore trop pour la porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem, qui a tenu à marquer son opposition « personnelle » à cette dernière version.

Le dernier amendement consisterait par exemple à faire payer quelques centaines d'euros au propriétaire d'une oeuvre d'art à 50 000 euros qui posséderait par ailleurs une fortune supérieure à 1,3 million d'euros. Une telle modification serait vraiment dérisoire. Mais ce qui importe au gouvernement socialiste, c'est visiblement d'avoir l'air de taxer les riches et surtout pas de le faire vraiment... même un tout petit peu !

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