Agglomération lyonnaise : Merck licencie pour soigner ses profits17/10/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/10/une2307.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Agglomération lyonnaise : Merck licencie pour soigner ses profits

Les travailleurs de Merck ont débrayé et manifesté à deux reprises les 1er et 4 octobre pour protester contre le plan de suppressions d'emplois de la direction.

Merck santé France emploie 1 270 personnes, dont 570 à Lyon : 190 à l'usine de fabrication de médicaments de Meyzieu et 380 au siège social de Lyon-Monplaisir, qui est aussi le siège de Merck Serono France, qui chapeaute les 260 visiteurs médicaux du pays.

Un plan de suppression d'emplois, annoncé fin mai, a été confirmé fin septembre. C'est l'agglomération lyonnaise qui serait la plus touchée en France, avec 178 suppressions d'emplois dans le secteur santé et 93 pour Merck Serono. Les travailleurs suisses sont eux aussi menacés de 1 250 suppressions de postes.

Le groupe Merck n'est pourtant pas malade. Cette grande entreprise pharmaceutique, qui emploie environ 40 000 salariés dans le monde, a versé plus de 326 millions d'euros de dividendes en 2011, soit plus de 50 % des résultats, et le cours boursier de son action a augmenté de 29 %. La seule raison invoquée par la direction serait de « sauvegarder la compétitivité », alors que les actionnaires se sont partagé 1 841 millions d'euros ces cinq dernières années !

Comme d'habitude, la direction ne parle pas de licenciements mais de départs volontaires, de reclassements, d'aides à retrouver un emploi. Mais beaucoup savent que perdre son emploi aujourd'hui c'est risquer de se retrouver au chômage demain. La période n'est pas favorable pour retrouver du travail dans ce secteur, avec Sanofi qui veut aussi supprimer des centaines d'emplois dans l'agglomération, et BASF qui, avec six milliards d'euros de bénéfices nets en 2011, vient d'annoncer la suppression de plus de 80 postes sur 140 sur son site de production de cosmétiques de luxe de Lyon-Gerland où ne resterait que la recherche, la production étant transférée près de Nancy.

Les travailleurs de Merck sont donc indignés de voir certains d'entre eux perdre leur travail uniquement pour maintenir ou augmenter les profits des actionnaires. Lors des rassemblements, il y avait aussi de nombreux cadres et techniciens criant leur colère avec des slogans comme « Non au projet un salarié sur trois dehors » et « Actionnaires millionnaires, salariés licenciés ». Pour beaucoup, la lutte contre les licenciements ne fait que commencer.

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