Après Guéant, Valls à la manoeuvre : Une démonstration sécuritaire10/10/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/10/une2306.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Après Guéant, Valls à la manoeuvre : Une démonstration sécuritaire

Après Valls et Hollande, Ayrault a accroché son wagon à la locomotive de la « lutte contre le terrorisme ». Mardi 9 octobre, dans une déclaration solennelle, il a enfilé toutes les perles habituelles en la matière affirmant que l'État sera « sans faiblesse », qu'il est « le garant de la cohésion nationale » et « de la sécurité », remerciant les « autorités religieuses » et louant les forces de police.

Le Premier ministre s'est fait ainsi une petite place dans le torrent d'articles et de déclarations sur une menace terroriste islamiste. Ayrault reste loin derrière Valls toutefois, tant cette suractivité médiatique ressemble à une campagne promotionnelle du ministre de l'Intérieur.

Au départ de l'affaire, il y a eu l'attaque d'une épicerie cachère de Sarcelles, en région parisienne, qui aurait conduit la police sur la piste d'une « cellule terroriste ». Après l'affaire Merah à Toulouse, en mars, celui-ci aurait en effet suscité des vocations parmi la jeunesse des banlieues. Il est triste que des jeunes en révolte contre la société se tournent vers des idées réactionnaires et vers l'antisémitisme, au point de passer à l'acte. Mais pour le gouvernement actuel, comme pour le précédent, c'est surtout une occasion à saisir pour faire étalage de sa force.

Sous Hollande, comme sous Sarkozy, ce sont les mêmes ficelles : la lutte contre le terrorisme islamiste est l'occasion de se présenter en combattant de l'ordre. À défaut de régler les problèmes réels de la population, les ministres font des discours musclés sur ses fantasmes supposés. Après les Roms, ce sont donc les terroristes islamistes qui sont remis au goût du jour. Faute d'empêcher le taux de chômage de monter, on peut toujours médiatiser des descentes de police.

Ainsi Valls endosse le rôle de Guéant et Hollande celui de Sarkozy. Cela ne serait que lamentable, si ce n'était criminel. Car ces préjugés réactionnaires, ce mélange d'encens religieux, de gourdin policier et de conversations d'après boire, ces mensonges sans cesse répétés, finissent par empuantir l'atmosphère. Loin de faire reculer les idées réactionnaires, idées dont l'intégrisme islamiste n'est qu'une des facettes, le gouvernement contribue à les renforcer.

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