Sodimédical -- Plancy-l'Abbaye (Aube) : Entreprise liquidée, salariés licenciés03/10/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/10/une2305.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Sodimédical -- Plancy-l'Abbaye (Aube) : Entreprise liquidée, salariés licenciés

Le 28 septembre en fin de matinée, les salariés de Sodimédical apprenaient que la cour d'appel de Reims confirmait la liquidation judiciaire de l'entreprise, décidée dix jours plus tôt par le tribunal de commerce de Troyes. Pour les 52 salariés (surtout des femmes), la nouvelle de se retrouver au chômage a été évidemment mal prise, même si ce n'était pas une grande surprise.

L'avocate générale, qui les avait soutenus à 200 % lors de l'audience à Reims du 11 juillet, se retranchait désormais derrière la décision de la Cour de cassation de Paris du 3 juillet. Là, le groupe Lohmann & Rauscher avait obtenu de pouvoir réclamer du tribunal de commerce la liquidation judiciaire de sa filiale Sodimédical, après avoir vidé ses caisses et transféré l'activité en Chine.

Depuis deux ans et demi, les salariées ont réussi à retarder leur licenciement. Mais, mardi 2 octobre, la plupart avaient reçu du liquidateur judiciaire une lettre de licenciement les informant que le régime de garantie des salaires, les AGS, les prenait désormais en charge. Elles vont donc toucher les onze mois de salaire dus, les congés payés et les indemnités de licenciement. Elles devraient toucher deux mois de salaire maintenant et le reste avant la mi-octobre. Par contre, le mandataire ne s'engage pas à poursuivre la couverture de la mutuelle complémentaire, que L & R a cessé d'assurer depuis fin 2011. Heureusement que les Mutuelles de France avaient pris le relais.

Ainsi, Lohmann & Rauscher a pu les licencier sans même que ce groupe florissant fasse semblant de mettre en place une quelconque mesure sociale. Il restera à chacun la possibilité de réclamer en Prud'hommes des indemnités pour licenciement abusif, sauf que ces procédures judiciaires risquent d'être encore plus longues.

Dans cette lutte, les salariées de l'usine de Plancy ont beaucoup appris. Face à un groupe mondial utilisant toutes les possibilités pour faire traîner et rebondir les procédures, elles ont vécu la réalité de cette prétendue justice, qui a condamné ces pratiques patronales, mais qui ne fait pas appliquer ses décisions !

Les salariées mobilisées ont essuyé le mépris du gouvernement Sarkozy et de ses politiciens locaux. Depuis, en guise de changement, si Montebourg, Taubira et Hollande ont montré leur compassion et affirmé leur soutien, cela a été sans autre résultat pour elles que de s'entendre proposer, puis imposer, par la justice d'accepter la liquidation judiciaire de Sodimédical comme un moindre mal. Tout cela donc pour se retrouver au chômage !

Partager