PSA -- Sochaux : Insécurité criminelle aux Presses03/10/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/10/une2305.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

PSA -- Sochaux : Insécurité criminelle aux Presses

Cinq ans après la mort du P'tit Louis, écrasé sous une presse d'emboutissage à Peugeot Sochaux en 2007, le tribunal de Montbéliard a examiné la plainte pour homicide de la famille, plainte soutenue par la CGT.

Louis Sinelle, surnommé le P'tit Louis, était un familier des ateliers de l'emboutissage, dans lesquels il travaillait depuis des années pour un prestataire, en tant que metteur au point d'outils de presse.

C'est un vendredi, le 21 décembre, trois jours avant de rejoindre sa famille pour les fêtes de fin d'année, qu'il a eu la tête écrasée sous une presse d'emboutissage qu'un conducteur d'installation venait de remettre en marche. Il intervenait avec un camarade sous l'outil de la presse 817 de l'atelier du Nord Forge pour effectuer une opération de mise au point, après s'être signalé auprès d'un conducteur d'installation de la ligne.

Un autre conducteur d'installation -- ils sont trois -- qui venait juste de sortir de l'îlot de presse ignorait l'introduction et la présence des deux metteurs aux points. Il remarqua qu'un signal infrarouge de franchissement était allumé. Croyant que cette alarme était due à ses allées et venues, il réactiva les barrages immatériels de sécurité et remit la presse en route.

L'émotion dans l'atelier d'emboutissage fut considérable.

L'inspecteur du travail témoin au tribunal affirma que la cause première de l'accident était due au positionnement du bouton de réarmement du barrage immatériel sur le pupitre de commande, sans visibilité de la zone à risque.

Le rapport d'expertise indépendant déclenché après l'accident fit état de nombreuses anomalies, dont l'absence de visibilité, qui est une infraction à la sécurité. Il est à noter que les lignes de presses voisines disposaient, elles, d'un dispositif où le réarmement du barrage immatériel se faisait avec une visibilité sur la zone à risque.

L'avocat de la famille et celui de la CGT, partie civile, accusent Peugeot et la société sous-traitante de manquement grave à la sécurité. Le procureur va dans la même direction et réclame une amende de 100 000 euros à l'encontre de Peugeot pour infraction à la sécurité et de 15 000 euros pour la société de prestation employeur du P'tit Louis.

Après cinq ans d'attente due à des renvois et un complément d'enquête, la famille doit attendre encore quelques semaines le rendu du jugement. Mais, même s'il sanctionne les manquements à la sécurité de Peugeot, cela ne rendra par la vie à P'tit Louis.

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