Pour l'interdiction des licenciements et la répartition du travail entre tous sans perte de salaire, manifestons le 9 octobre03/10/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/10/une2305.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Editorial

Pour l'interdiction des licenciements et la répartition du travail entre tous sans perte de salaire, manifestons le 9 octobre

À défaut de prendre les mesures indispensables pour sauver les conditions d'existence des travailleurs, le gouvernement a l'art de manier les demi-vérités et les francs mensonges. Lorsque Ayrault a présenté son plan d'austérité budgétaire, il a affirmé que « neuf Français sur dix ne sont pas concernés par les nouvelles mesures concernant l'impôt sur le revenu ». Mais, comme il a repris à son compte bien des mesures du gouvernement Sarkozy-Fillon, tel que le gel du barème de l'impôt sur le revenu, les trois quarts des contribuables paieront plus.

Arrangement avec la réalité, quand il a omis d'annoncer que, pour boucler le budget de la Sécurité sociale, la redevance télé sera augmentée de 4 euros et qu'il y aura une nouvelle taxe de 0,15 % pour tous les retraités imposables. Alors oui, les impôts augmenteront, et pas seulement pour les riches. L'augmentation du prix du tabac, des bières, qui rapportera trois à quatre fois plus que la fameuse taxe de 75 % sur la tranche de revenu qui dépasse le million d'euros, est là pour nous le rappeler.

Quant aux restrictions qui seront faites sur les hôpitaux, les crèches, l'école, sur les transports, les prestations sociales, elles affecteront en premier lieu les familles populaires, sans parler des travailleurs de la fonction publique, qui verront encore leur salaire bloqué. Alors, quand Hollande parle de « budget de combat », il faut le croire. Mais ce combat, il le mène contre les travailleurs, pour leur imposer de nouveaux sacrifices.

Le gouvernement a beau avoir l'étiquette socialiste, il n'est pas un ami des travailleurs, mais un adversaire. Un adversaire aussi parce qu'il laisse les mains libres au patronat.

Le PDG d'ArcelorMittal vient de confirmer qu'il fermera bien les deux hauts fourneaux de Florange.

Le gouvernement, avec Montebourg en première ligne, s'agite pour faire croire à un repreneur mais, de l'avis même des travailleurs de Florange, c'est illusoire. Sarkozy a trahi les promesses faites aux sidérurgistes de Gandrange, aujourd'hui Hollande trahit les siennes vis-à-vis de ceux de Florange. Sous la gauche comme sous la droite, le grand patronat fait ce qu'il veut, quand il veut, comme il veut. Montebourg a rejeté même l'idée d'une nationalisation d'ArcelorMittal !

Les grands groupes comme ArcelorMittal, Peugeot-Citroën, Sanofi, qui suppriment des emplois pour préserver leurs profits, sont responsables du chômage et de la désolation de régions entières. Pour sauver la société de ces irresponsables, il faudra les exproprier, les réquisitionner sans indemnité ni rachat !

Mettre un garrot pour stopper l'hémorragie de licenciements et de fermetures d'usines est une mesure vitale, urgente. Interdire les licenciements et forcer le patronat à répartir le travail entre tous sans diminution de salaire est la seule politique à même de stopper la catastrophe sociale. Cette politique ne viendra pas du gouvernement. Il faudra l'imposer par en bas, par une mobilisation puissante, explosive, de l'ensemble des travailleurs.

Le 9 octobre la confédération CGT organise une manifestation pour la défense de l'industrie et de l'emploi. C'est un mot d'ordre on ne peut plus ambigu : les patrons eux-mêmes pourraient le reprendre. C'est au nom de la politique industrielle que tous les gouvernements arrosent de millions les grands groupes capitalistes, pour les aider, les inciter à investir. Mais l'argent reçu de l'État n'est pas investi, il part dans la spéculation.

Alors, les travailleurs ont autre chose à faire que de quémander au gouvernement une bonne politique industrielle. Il faut mettre en avant, clairement, les objectifs à même de nous protéger contre les licenciements et la dégradation de notre pouvoir d'achat.

Soyons nombreux à manifester le 9 octobre, pour l'interdiction des licenciements, la répartition du travail entre tous, la garantie du salaire contre l'inflation, la défense et le développement des services publics.

Même si cette manifestation est un succès, elle ne changera pas le rapport de force entre les travailleurs et le patronat. Pour le changer, il faudra que l'ensemble des travailleurs soient mobilisés, qu'ils fassent preuve d'une combativité et d'une détermination telles que la peur passe dans le camp de la bourgeoisie. Mais le 9 octobre doit être une étape, un premier pas qui redonne confiance à la fraction des travailleurs décidée à ne pas se laisser faire, y compris sous un gouvernement socialiste.

Éditorial des bulletins d'entreprise du 1er octobre

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