Pantin (Seine-Saint-Denis) : Un an après l'incendie mortel du passage Roche03/10/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/10/une2305.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Pantin (Seine-Saint-Denis) : Un an après l'incendie mortel du passage Roche

Il y a un an, le 28 septembre 2011, six hommes jeunes mouraient dans l'incendie d'un squat, passage Roche à Pantin. Ils étaient venus de Tunisie et d'Égypte en quête d'un travail et d'une vie meilleure. Entassés à une vingtaine et sans électricité, ils s'éclairaient à la bougie. Une nuit, le feu avait pris...

Ce drame avait soulevé l'indignation et entraîné la solidarité des associations, tunisiennes ou d'aide aux mal-logés, mais aussi de la population locale et de petits commerçants.

La municipalité PS avait abrité les survivants pendant un mois dans un stade, en leur versant un petit pécule. Quelques-uns avaient ensuite trouvé un accueil dans les centres d'hébergement, mais la plupart, restés dans la nature, ont dû rechercher d'autres squats, d'autres solutions d'hébergement, en survivant de petits boulots.

La carence de l'État qui a réduit les budgets des centres d'accueil, aggravant le manque de structures et de logements, fait que des migrants fuyant des conditions de vie difficiles dans leur pays, des dictatures ou des guerres, se retrouvent à la rue en quête d'une solution, même précaire.

Les Tunisiens étaient venus à Pantin à cause de la proximité de leur consulat. Depuis un an, les pouvoirs publics n'ont rien fait pour trouver des solutions, et d'autres drames découlant du manque de logements ou de leur vétusté se sont produits à Montreuil, Bobigny ou Saint-Denis, faisant de nouvelles victimes.

Le devoir d'accueil d'hommes fuyant la misère, le droit à un abri et la simple humanité sont bafoués quotidiennement dans ce pays, pourtant l'un des plus riches de la planète, notamment pour avoir, durant des décennies et encore aujourd'hui, tiré profit de ses ex-colonies.

En avril 2011, l'afflux de migrants à la suite des événements de Tunisie et d'Égypte avait engendré, de la part du gouvernement de droite et de son ministre Guéant, la répression plutôt que la recherche de conditions d'accueil dignes. À l'époque, le député PS Manuel Valls avait cependant déclaré ne pas en « être choqué » car « ils [les migrants] n'ont pas vocation à rester sur le sol français », ajoutant : « La gauche doit être aussi très claire sur cette question-là. »

On a vu, maintenant qu'il est ministre de l'Intérieur, que Valls marche sans complexe dans les pas de ses prédécesseurs. Avec ce gouvernement aussi, logements vétustes et squats dangereux risquent d'avoir encore de l'avenir.

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