Puy-de-Dôme : Une rentrée mouvementée20/09/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/09/une2303.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Puy-de-Dôme : Une rentrée mouvementée

Depuis début septembre, enseignants et parents se mobilisent dans plusieurs écoles du Puy-de-Dôme, à propos des suppressions de postes et de classes.

L'an passé, 286 postes ont été supprimés dans l'académie de Clermont-Ferrand. En cette rentrée 2012, le ministre Vincent Peillon en accorde en urgence... 25, dont 12 pour le Puy-de-Dôme ! Par ailleurs, les dépenses de rentrée et les fournitures scolaires ont augmenté, ainsi que les transports scolaires. Dans le Puy-de-Dôme, 25 000 élèves du primaire et du secondaire sont concernés, que ce soit par les bus ou le TER : le forfait demandé aux familles par le Conseil général passe de 130 à 136 euros par enfant et par année. Cette augmentation serait justifiée, selon lui, par la hausse de la TVA et, bien sûr, celle du prix de l'essence.

De son côté, l'administration scolaire cherche à faire le maximum d'économies, et tant pis pour les enfants qui en subissent les conséquences. En effet, les « mesures d'ajustement » de la carte scolaire se traduisent par la perte d'une classe dans plusieurs écoles du département. Alors, rien d'étonnant à ce que des manifestations de colère aient éclaté.

À l 'école d'application Aristide-Briand de Clermont-Ferrand, de nombreux parents, des élèves et des enseignants ont manifesté des heures devant la préfecture avec des banderoles et pancartes disant : « Non à la fermeture » et « On veut toutes nos classes ». L'inspecteur d'académie a tenté de désamorcer la colère en prétendant : « Les moyens que nous allons retirer le seront sans plaisir. » Cela n'a pas démobilisé les manifestants. Après trois jours de grève et le blocage de l'école par les parents, l'inspection académique a fini par céder. Le poste et la classe qu'elle voulait supprimer ont été rétablis, à la grande joie de tous.

La colère a également éclaté dans d'autres écoles de Clermont-Ferrand, notamment aux maternelles Victor-Hugo et Jean-Jaurès, pour les mêmes motifs. Les méthodes employées - par exemple attendre trois jours après la rentrée pour annoncer la fermeture d'une classe à la maternelle Victor-Hugo - ont aussi contribué à provoquer les réactions de colère et d'indignation.

La mobilisation se poursuit aussi dans un certain nombre d'écoles du département pour exiger le maintien de toutes les classes ou des postes. Ainsi à Plauzat, malgré l'augmentation des effectifs, seul un demi-poste de soutien pédagogique a été accordé, et uniquement pour deux jours par semaine. En colère, les parents demandent un poste complet avec cet argument : « Nos enfants ne sont pas des demi-élèves ! ». Ils continuent à bloquer l'école et la route départementale pour obtenir satisfaction.

On peut aussi citer la petite commune de La Chaux, à une quarantaine de kilomètres au nord de Thiers. La classe unique - il n'y en a que huit dans tout le Puy-de-Dôme - était menacée de disparition et l'instituteur, en place depuis 27 ans, allait être muté d'office. Les parents, le maire et l'instituteur ont réussi à sauver la classe en dénonçant les conséquences absurdes et coûteuses d'une suppression : les frais de transport scolaire et la fatigue des enfants due aux trajets trop longs.

Voilà ce que le ministre appelle « une assez bonne rentrée ». Mais pour les élèves, les parents et les enseignants, ce sont les mêmes difficultés que sous les gouvernements précédents.

Partager