GDF Suez ayant réclamé 7 % d'augmentation de ses tarifs, le gouvernement vient de lui accorder 2 % à partir du 1er octobre, nouvelle hausse qui s'ajoute à toutes les précédentes.

La petite comédie de la vraie fausse dispute entre la compagnie gazière et l'État se reproduit : GDF Suez réclame d'abord une forte augmentation, l'État, au nom de la « défense du pouvoir d'achat », en accepte une plus modérée, et ensuite le Conseil d'État intervient, comme il l'a fait récemment en donnant raison au gazier. Il n'est pas dit que le Conseil d'État ne réédite pas la même chose pour la hausse du 1er octobre. Et, en fin de compte, ce sont les usagers qui payent.

GDF Suez prétend ne pas gagner d'argent sur la vente de gaz en France, mais tient secrets les comptes de ses achats.

Rappelons que GDF, société initialement nationalisée, a été bradé à Suez, dans les années 2006-2007, officiellement pour éviter une OPA sur Suez. Cela a été un énorme cadeau du secteur public au secteur privé. Et maintenant Suez, qui chapeaute GDF, fait absolument ce qu'il veut sans rendre le moindre compte.

Au moment du vote au Parlement, en 2006, la gauche, PS et PC, avait déposé 137 000 amendements pour tenter, sans succès, de s'opposer à la privatisation de GDF, initiée par Villepin et poursuivie par Sarkozy.

Eh bien, aujourd'hui, la gauche est au pouvoir. Mais elle laisse faire en se contentant de déplorer régulièrement l'attitude de GDF Suez et se garde bien d'envisager d'obliger le groupe Suez à restituer GDF au public.