Impôt sur le revenu et CSG : La Cour des comptes propose de faire les poches des retraités20/09/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/09/une2303.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Impôt sur le revenu et CSG : La Cour des comptes propose de faire les poches des retraités

Dans son rapport annuel sur la Sécurité sociale, la Cour des comptes, présidée par le socialiste Didier Migaud, propose au gouvernement de s'en prendre au porte-monnaie des retraités, en augmentant à la fois l'impôt sur le revenu et la CSG.

Les jours précédents, il avait été beaucoup question de la mesure fiscale prétendument destinée à faire payer les riches. Elle est en trompe-l'oeil, car le taux affiché de 75 % sera en réalité au mieux de 67 %, applicable seulement sur la partie des revenus annuels dépassant un million d'euros, et encore en exonérant les placements en tout genre qui constituent une large part des revenus des plus riches, sinon la totalité.

Quand il s'agit cette fois de fouiller dans les poches de ceux qui ont travaillé la majeure partie de leur vie, souvent sans avoir pu mettre quelque chose de côté pour leur retraite, eh bien, les experts de la Cour des comptes n'y vont pas avec des pincettes et ne se contentent pas de symboles !

Ils proposent de supprimer l'abattement de 10 % sur les pensions de retraite, qui intervient dans le calcul de l'impôt sur le revenu. De plus en plus de retraités deviendraient imposables, et ceux qui le sont déjà devraient payer davantage, ce qui renforcerait encore l'effet du gel des tranches d'imposition en vigueur cette année. Et comme ces fameux experts sont toujours à la recherche de quelque chose de plus à gratter, ils appellent aussi de leurs voeux la suppression d'un avantage dont bénéficient pour le ­moment les retraités qui ont élevé trois enfants, ainsi que la remise en cause des réductions et des exonérations de taxe d'habitation accordées aux personnes de plus de 60 ans qui ont un très faible revenu !

Quant à la CSG, payée actuellement par la moitié des retraités à un taux de 6,6 %, elle serait augmentée pour atteindre les 7,5 % qui sont prélevés sur les salaires. En guise de justification, la Cour des comptes qualifie de « niche fiscale » la situation actuelle et prétend se soucier d'égalité devant l'impôt, sans évidemment envisager à l'inverse de baisser le taux des salariés pour l'aligner sur celui des retraités.

Le gouvernement n'a pas encore précisé dans quelle mesure il comptait pratiquer la purge proposée par la Cour des comptes. En tout cas, la ministre des Affaires sociales, Marisol Touraine, n'y est nullement opposée : « Nous devons revoir la fiscalité dans son ensemble, c'est dans ce cadre-là qu'on peut envisager une remise à plat de la contribution de chacun », a-t-elle déclaré, ajoutant que « les retraités ne sont pas intouchables ». C'est vrai, ils ne sont tout de même pas des capitalistes, qu'il ne peut être évidemment question de faire payer.

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