Continental -- Clairoix (Oise) : Le gouvernement au service du patron licencieur20/09/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/09/une2303.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Continental -- Clairoix (Oise) : Le gouvernement au service du patron licencieur

Dans le cadre de la lutte contre la fermeture de leur usine en 2009, les travailleurs de Continental -- Clairoix ont eu l'occasion de vérifier de nombreuses fois le double langage et la soumission de fait de tous les gouvernants à leur patron. Restait à voir jusqu'où irait dans ce sens le nouveau gouvernement socialiste. Eh bien aujourd'hui, ils sont fixés. Le ministre du Travail, Michel Sapin, fait vraiment écrire ses décisions par la direction internationale de Continental.

L'ancien gouvernement avait refusé le licenciement d'un certain nombre de représentants du personnel, pas tous, loin de là, dans le cadre de l'accord souscrit entre la direction internationale de ce groupe multimilliardaire et l'État.

Le nouveau ministre du Travail était saisi de la demande d'autorisation de licenciement du dernier carré. Et fin août, il l'a autorisé car il considère : « Qu'à la suite des conséquences engendrées par le ralentissement économique de 2008, et l'effondrement de la demande de pneus, il est apparu que l'établissement de Clairoix dans l'Oise se trouvait concerné par l'apparition d'une surcapacité de production ; qu'après la mise en oeuvre d'une série de mesures de redressement ne se révélant pas assez efficaces pour préserver la compétitivité de la division PLT, il a été décidé de fermer le site de Clairoix qui avait la productivité la plus faible et les coûts de production les plus élevés... ». En conséquence, le ministre considère la motivation du licenciement économique comme fondée et les licenciements justifiés.

Le gouvernement ne s'est pas embarrassé et a repris mot pour mot la motivation de Continental. Les actuels ministres, Montebourg, Hamon, Duflot, avaient pourtant à plusieurs reprises vilipendé ce patron voyou, et assuré les travailleurs de leur soutien. Même le candidat Hollande, dans sa campagne, avait manifesté sa prétendue sympathie envers les travailleurs licenciés.

Entre-temps, Continental a annoncé dix milliards de profits record, réalisés depuis fin 2009, sous forme de bénéfices et de désendettement, en criant sur tous les toits que malgré la crise les bénéfices montaient toujours plus haut. Et voilà le moment que le représentant de Hollande choisit pour manifester son allégeance à ces patrons multimilliardaires qui n'en attendaient même pas autant ! De plus, cette décision va servir les patrons dans le procès que plus de 600 travailleurs de l'usine leur ont intenté pour faire reconnaître comme non fondée la fermeture de l'usine de Clairoix et les licenciements qui l'ont accompagnée. C'est donc bien doublement crapuleux.

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