Chérèque « partenaire social » : Un dirigeant syndical défenseur cohérent... du patronat20/09/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/09/une2303.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Chérèque « partenaire social » : Un dirigeant syndical défenseur cohérent... du patronat

Depuis la rentrée de septembre, le secrétaire général de la CFDT, François Chérèque, a multiplié les prises de position publiques pour définir ce que devrait être l'attitude des responsables syndicaux, voire du gouvernement, dans la situation de crise actuelle. Et d'appeler le gouvernement à « aller plus loin et plus vite » dans les réformes en vue de « travailler sur la mutation de notre économie », traçant le chemin de ce que devrait être, selon lui, « la reconquête de compétitivité de notre industrie ». Et cette compétitivité passe pour Chérèque comme pour le patronat par des remises en cause des salaires, des horaires et plus généralement des droits des travailleurs.

Tout est acceptable, du moment que cela est négocié, et donc du moment qu'on donne une place autour de la table, un stylo, bref un statut officiel, aux responsables syndicaux.

Et pour bien se faire comprendre, Chérèque n'y est pas allé avec le dos de la cuillère. Voici un petit florilège de ses déclarations à l'emporte-pièce : « La France n'est pas adaptée aux défis de la mondialisation. Une partie du monde politique et syndical refuse de le voir. » « Le gouvernement doit accélérer les réformes, les partenaires sociaux aussi. » « Nous devons lancer la négociation sur le marché du travail. »

Pour aller où ? Chérèque répond : « Pour la compétitivité, nous devons agir sur plusieurs leviers, la recherche, l'innovation, la formation. Mais je le dis, le coût du travail est aussi un facteur de perte de compétitivité. Il faut le baisser en transférant une partie des charges sur la CSG, sans toucher au pouvoir d'achat », cette dernière réserve, mise là pour atténuer la charge, étant un non-sens. Et d'ajouter : « Il y a urgence à réformer car de plus en plus d'équipes syndicales signent ce type d'accord dans les entreprises. Mais elles le font sans cadre juridique... »

Pour conclure, Chérèque, intervenant sur le dossier de PSA, a reproché au gouvernement de ne pas avoir d'emblée appuyé le plan de la famille Peugeot ; il attend aujourd'hui de ce même gouvernement « une décision rapide de relancer la compétitivité de notre industrie ».

Cette disponibilité à collaborer avec le patronat pour faire passer les remises en cause des droits et des moyens d'existence du monde du travail a de quoi choquer. Elle a du moins le mérite de la franchise. Chérèque dit clairement qu'avec « la relance de la politique industrielle et de sa compétitivité », il raisonne comme les patrons. Et de fait ceux qui prétendent pouvoir ménager les patrons tout en défendant les salariés sont des hypocrites qui veulent ainsi cacher leur soumission.

Ou bien l'on est dans le camp des travailleurs sans réserve, en défendant leurs besoins fondamentaux, les salaires, les pensions et l'emploi contre tous les licenciements. Il faut choisir... et Chérèque a choisi.

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