La tempête tropicale Isaac, qui s'est abattue sur Haïti les 24 et 25 août, y a fait 19 morts et 6 disparus. C'est un bilan provisoire : les responsables disent ne pas avoir encore de nouvelles de certaines régions éloignées.

En tout cas Haïti a été plus durement touché que les pays voisins, comme ce fut le cas lors du tremblement de terre qui frappa la capitale Port-au-Prince en janvier 2010. Un séisme d'intensité moyenne qui fit peut-être 250 000 morts car les bâtiments n'étaient jamais construits selon des normes antisismiques les plus élémentaires, reflet de l'écrasante pauvreté du pays.

La tempête Isaac a ravagé des habitations construites en dur, mais surtout les camps de ceux qui vivent sous des tentes. Car il y a encore, plus de deux ans et demi après le séisme, 400 000 personnes qui habitent toujours sous ces structures « provisoires » qui n'en finissent pas de durer et qui ne tiennent évidemment pas le coup devant un cyclone.

À la suite du séisme de 2010, plusieurs pays avaient envisagé d'accorder une aide pour Haïti. Plus de deux ans et demi après, on constate à quel point cette aide a été infime ou inexistante. Sauf pour l'armée et la police.

L'ONU a en effet envoyé sur place (dès 2004) des troupes pour assurer des tâches militaires et policières. Il s'agit de la Minustah dont les effectifs viennent d'être diminués et ramenés à 10 600 hommes.

Pour assurer le maintien de l'ordre et la répression, il y a de l'argent. Pour aider les pauvres à rebâtir... rien du tout !