France Télécom : Des salariés, des sous-traitants de France Télécom en grève pour leurs emplois30/08/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/08/une2300.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

France Télécom : Des salariés, des sous-traitants de France Télécom en grève pour leurs emplois

Cela fait maintenant des années que France Télécom ne recrute plus de personnel technique, à de rares exceptions près. Pour assurer les interventions sur les installations des lignes téléphoniques, que ce soit dans les centraux téléphoniques, dans les armoires de distribution que l'on trouve sur les trottoirs ou sur les câbles, ou que se soit pour la prise en charge de toutes les applications chez les abonnés (téléphone, Internet...), elle passe des marchés avec des entreprises sous-traitantes pour ne pas avoir à embaucher le personnel nécessaire et payer le moins possible. Il y aurait au moins 30 000 personnes travaillant pour France Télécom dans des entreprises sous-traitantes, que ce soit dans le domaine technique ou commercial.

Depuis cette année, dans le technique, après avoir eu recours à une multitude de petites entreprises, la politique de France Télécom consiste à passer des marchés avec de grosses entreprises comme SPIE, Cegelec (filiale de Vinci), Ineo, Bouygues... Mais les grands groupes avec lesquels France Télécom passe les marchés n'ont pas le personnel compétent. Alors ils proposent, soit aux petites entreprises de devenir leurs sous-traitants, en baissant au passage le montant des contrats de 20 à 25 %, soit aux salariés de les reprendre directement mais avec des baisses de salaires et des conditions de travail aggravées.

Pour les salariés des petites entreprises qui avaient les marchés précédemment, cela se traduit par des remises en cause de leur travail et le risque de se retrouver purement et simplement au chômage.

Sur la région parisienne, il y a eu dernièrement une série de modifications de ces marchés, et deux sociétés n'ont pas eu leur contrat renouvelé : Wellcom et Envergure. Depuis une quinzaine de jours, leurs salariés, soit plus d'une centaine de travailleurs, sont en grève pour défendre leur emploi. Ils ont manifesté plusieurs fois devant le siège de « Orange Village » à Arcueil, fait des piquets de grève devant des centraux téléphoniques pour alerter les salariés de France Télécom et ils ont manifesté vendredi dernier devant le ministère du Travail. Les grévistes dénoncent une baisse du salaire proposé d'au moins 300 euros par mois, des conditions de travail encore plus dures et ils ne veulent pas se retrouver isolés les uns des autres alors qu'ils travaillent ensemble depuis des années.

Il y a entre France Télécom et les grosses entreprises appelées « Majors » plus qu'une complicité. La direction de France Télécom se permet même de leur communiquer la liste des salariés de ses anciens sous-traitants pour qu'ils tentent de les « débaucher » et cela, alors même que les marchés n'ont pas encore été signés officiellement !

France Télécom dit vouloir mener une politique « plus humaine » depuis 2009, mais elle n'envisage pas d'intégrer tout simplement ces équipes, indispensables aux dépannages des lignes, à son personnel. Au contraire, elle est prête à tout pour diminuer ses coûts et continuer à servir des dividendes à ses gros actionnaires.

Bref, une attitude de patron voyou.

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