Du côté des très, très riches...30/08/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/08/une2300.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Du côté des très, très riches...

Comme chaque été, la revue Challenges vient de publier le palmarès des fortunes françaises. Bernard Arnault, propriétaire du groupe de luxe LVMH, caracole en tête avec 21,8 milliards d'euros. Suivent Gérard Mulliez, patron d'Auchan (18 milliards), Bertrand Puech du groupe Hermès, Liliane Bettencourt et sa famille (L'Oréal), Serge Dassault...

Ces fortunes n'ont nullement souffert de la crise, puisqu'on apprend par exemple que celle d'un Arnault a été multipliée par huit en seize ans. Qui dit mieux ?

Et le magazine de décrire un « nid de nantis » à Paris, « les oasis » ensoleillées où se retrouve ce petit monde de super-riches, les « hangars de fortunes » pour leurs jets privés, les « hauts lieux (que hante) la jeunesse dorée », ou comment avoir « la Rolls attitude ». Mais Challenges s'essaie aussi à dire que tout n'est pas si rose dans ce monde-là.

Dans un article intitulé « Les prisons dorées des exilés », il affirme que « la vie d'exilé fiscal n'est pas forcément une sinécure ». Pensez, il faut rester « plus de six mois dans son pays de résidence » (Suisse, Belgique, etc.), en évitant de s'emmêler dans le calendrier et surtout de se faire prendre par le fisc, comme un vulgaire Johnny Hallyday. Car, lit-on, il faut « avoir un moral d'escroc pour tricher sans stresser ». Sans oublier ces « exilés fiscaux français (qui) ont du mal à s'intégrer (en Belgique ou en Suisse) et se réfugient dans les ghettos où l'on ressasse les mêmes frustrations ». Faut-il appeler SOS-milliardaire ?

Mais le pire est encore à venir. Selon la revue, « le plus rageant, c'est le racket », « une pratique (...) devenue habituelle ». Et de citer un des protagonistes de l'affaire Elf, réfugié en Suisse avec ses « comptes non déclarés » et qui, les faits étant prescrits par la justice, détaille comment des banques locales l'ont « allégé » d'une partie de tout cet argent. « Partant du principe que leurs clients ont fraudé ou volé, poursuit la revue, banquiers et avocats suisses prennent leur part du butin », certains vont « jusqu'à faire chanter leurs clients ».

Challenges tente certes de nous faire verser un pleur sur tant de malheurs, mais il doit reconnaître que malgré tout chez les Rothschild, Hersant, Peugeot, Reybier (l'ex-roi du saucisson, Cochonou, Justin Bridou) et autres qui ont camouflé une partie de leur fortune en Suisse ou ailleurs, la tentation de « rentrer en France est une démarche marginale ». Et d'estimer que « ceux qui partent sont dix fois plus nombreux que ceux qui reviennent ».

Et pourtant, que c'est dur l'exil !

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