Logement : Propriétaires privés contre HLM04/07/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/07/une2292.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Logement : Propriétaires privés contre HLM

L'Union nationale de la propriété immobilière (UNPI) a déposé une plainte auprès de la Commission européenne pour protester contre la concurrence déloyale, selon elle, que lui font les organismes de HLM.

Sans vergogne, cette association de propriétaires immobiliers prétend oeuvrer pour « améliorer la situation du logement en France » et s'insurge contre les locataires indûment installés dans ces logements sociaux auxquels ils n'ont pas droit, vu le niveau de leurs revenus. Cela concernerait près de 400 000 foyers gagnant plus de 4 000 euros par mois dont 53 000 parmi les plus favorisés. Évidemment, si on assène cette information à des locataires smicards qui, de plus, ont le souvenir de quelques scandales comme l'occupation, par des ministres ou de hauts fonctionnaires, de logements aux loyers modestes, cela peut impressionner. Mais deux salaires d'un peu plus de 2 000 euros pour vivre avec une famille en région parisienne par exemple, cela n'a rien du grand luxe. Quant aux 10 % « les plus riches » (?) dénoncés par l'UNPI, ils ne représentent que 0,3 % du parc HLM.

En réalité, les propriétaires privés engagent une campagne juste au moment où on évoque un éventuel encadrement des loyers du privé. Pourtant les profits des bailleurs entre 2000 et 2010 ont augmenté deux fois plus vite que la moyenne des autres profits. Et les propriétaires qui dénoncent les subventions publiques aux sociétés d'HLM ont eux aussi largement profité des aides au logement, des dégrèvements d'impôts accordés par la loi Scellier par exemple. Au même moment, en 2010, d'après les statistiques officielles, un locataire du privé sur cinq dépensait plus de 40 % de ses revenus pour le loyer.

Le vrai problème, c'est le manque de logements. Construire les centaines de milliers de logements qui manquent, cela devrait être l'oeuvre d'un service public du logement prenant les travaux directement en charge. Cela réglerait définitivement le problème de la « concurrence » entre privé et public, et mettrait fin au « marché » de l'immobilier qui enrichit les promoteurs, les profiteurs en tout genre, et ruine les locataires.

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