Livret A : Encore une fleur aux banquiers04/07/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/07/une2292.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Livret A : Encore une fleur aux banquiers

Quand il n'était que candidat à la présidence de la République, François Hollande avait promis de doubler le plafond du livret A et donc de le porter à 30 600 euros. La mesure, assurait-il, devait intervenir dès le mois de juillet. Elle était destinée à augmenter le financement de la construction de logements sociaux.

Dimanche 24 juin, des bruits relayés entre autres par le Journal du Dimanche avertissaient que la décision serait reportée à la rentrée de septembre, voire plus tard, et que le plafond serait, dans un premier temps, simplement relevé à 20 000 euros.

Le lendemain, le ministre de l'Économie Pierre Moscovici jurait ses grands dieux que « les annonces qui sont faites ne sont pas sérieuses ». Mais c'était pour affirmer aussitôt après que la réforme « ira vers » le doublement du livret A. Autant dire que le gouvernement n'est pas pressé et que l'urgence de financement du logement social n'est donc plus à l'ordre du jour.

C'est que, depuis l'élection, les pouvoirs publics ont rencontré les banquiers, que ces derniers ont pleuré et que les pouvoirs publics ont accédé à leurs lamentations. Pensez donc, si le plafond du livret A était doublé, les épargnants risqueraient de retirer leurs économies des comptes bancaires pour les mettre sur ledit livret. Et les banquiers de se lamenter qu'ils ne pourraient alors plus financer l'économie -- comme si tel était leur principal objectif -- et de quémander du temps pour s'y adapter !

Une preuve de plus, s'il en fallait, que les promesses électorales ne valent pas grand-chose face aux pressions du monde de la finance. Quant à ceux qui attendent un logement social, il leur faudra tout autre chose pour enfin y avoir droit.

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