Syrie : Pendant que la répression continue La mission de l'ONU jette l'éponge20/06/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/06/une2290.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Syrie : Pendant que la répression continue La mission de l'ONU jette l'éponge

Samedi 16 juin, le général norvégien Robert Wood a interrompu les opérations des trois cents observateurs des Nations unies présents en Syrie. Derrière cette décision, il y a les demandes des 42 pays participants qui refusent d'exposer plus longtemps leurs militaires non armés. Officiellement, cette mission n'est pas terminée mais « suspendue » jusqu'au moment où la situation apparaîtra comme plus sûre, c'est-à-dire à l'évidence pas dans l'immédiat.

Faisant suite à la mission des observateurs de la Ligue arabe qui avait rapidement avorté, cette mission de l'ONU était présentée comme un moyen d'apaiser le conflit entre le régime de Bachar El-Assad et une partie de son peuple, en révolte contre sa dictature depuis le 15 mars 2011 et d'inviter le régime et l'opposition à dialoguer. Mais évidemment les combats se sont poursuivis sans relâche, que les observateurs soient présents ou pas, le régime continuant de réprimer avec violence la population civile et de s'affronter aux combattants de l'ASL (Armée syrienne libre).

Dès le départ, il s'agissait d'un faux-semblant des dirigeants occidentaux, qui n'ont nulle intention d'intervenir militairement contre une dictature qui, depuis des dizaines d'années, leur a rendu bien des services. Mais les dirigeants occidentaux doivent aussi tenir compte des effets, sur leur propre opinion publique, de l'acharnement d'un régime qui réprime sans vergogne tous ceux qui contestent son autorité.

Vis-à-vis de l'opinion publique des pays arabes, y compris de l'opinion syrienne, ils ne veulent pas non plus apparaître comme ayant été complices de ce régime jusqu'au bout, au cas où il finirait par tomber. C'est pourquoi ils ont pris leurs distances et mis en place, après des mois d'inertie, ces « missions d'observation » qui maintenant ont fait long feu. De toute façon, tout en sermonnant le régime syrien, les observateurs invitaient plutôt les opposants au régime à rentrer dans le rang.

Assad continue donc de massacrer, tandis que de son côté Poutine et le régime russe refusent de le désavouer. Au fond, cela rend service aux Occidentaux qui peuvent invoquer le refus de la Russie pour ne pas intervenir.

Et, en attendant, on reparle de discussions en marge du G20, de futures résolutions de l'ONU agrémentées de sanctions. On agite une fois de plus une éventuelle intervention armée sous l'égide de l'ONU... impossible pour le moment du fait du veto russe et chinois. Fabius parle de donner des moyens supplémentaires de communication à l'opposition syrienne et Koffi Annan de réunir les différents protagonistes à la fin du mois.

Comme on voit, la diplomatie offre donc encore bien des ressources pour faire du sur place.

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