Les projets du gouvernement : Les entreprises taxées à dose homéopathique20/06/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/06/une2290.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Les projets du gouvernement : Les entreprises taxées à dose homéopathique

Le gouvernement Ayrault fait distiller des annonces concernant une taxation plus importante des grandes entreprises ou une augmentation de la taxe sur les transactions financières de 0,1 à 0,2 ou 0,3 %.

Ainsi le gouvernement instituerait un prélèvement à la source de 3 % sur les dividendes versés aux actionnaires, ce qui devrait rapporter 800 millions d'euros, compensant ainsi la perte de recettes provoquée par la suppression de la retenue de 30 % sur les fonds de placement étrangers.

De plus, les groupes percevant des dividendes de la part de leurs filiales ne paieraient pas la taxe dès lors qu'ils posséderaient plus de 5 % du capital de ces filiales, pour éviter nous dit-on que les filiales soient taxées deux fois.

Comme on le constate, tout cela n'a vraiment rien de révolutionnaire. S'attaquer aux grandes entreprises pour les obliger à réinvestir les bénéfices dans la production plutôt que de choyer les actionnaires, comme prétend vouloir le faire le gouvernement avec cette taxe ridicule, nécessiterait une autre volonté politique. En 2011 les groupes du CAC 40 ont distribué 45 milliards d'euros en dividendes et rachats d'actions, un montant en hausse de 15 % par rapport à 2010. Et parallèlement le chômage n'a pas cessé d'augmenter. Contraindre les entreprises à ne pas licencier, à ne pas fermer d'usines et de sites, et à répartir le travail entre tous sans baisse de salaire, voilà la seule mesure qui pourrait changer la situation du monde du travail. Mais ce n'est pas cela la politique du gouvernement PS, pas plus que ce n'était celle de ses prédécesseurs.

C'est la même chose en ce qui concerne les salaires. Le gouvernement annoncera le 26 juin l'ampleur du « coup de pouce » au smic. Mais on sait déjà que l'augmentation sera à dose homéopathique. En réalité, pour que l'ensemble des salariés puissent vivre correctement il ne devrait pas y avoir un salaire inférieur à 1 700 euros net. Et les montants des bénéfices des entreprises montrent qu'il y a l'argent pour cela.

Au-delà des effets d'annonce, relayés abondamment par les médias, forcer le patronat à payer nécessitera des combats décisifs permettant de changer le rapport de forces en faveur des travailleurs.

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