La Poste : Un patron de combat en matière de précarité20/06/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/06/une2290.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

La Poste : Un patron de combat en matière de précarité

La Poste vient d'être condamnée par le conseil des prud'hommes de Saint-Malo à verser un peu plus de 47 000 euros à une employée qui avait effectué 250 CDD entre 1985 et décembre 1996, ainsi que des CDI en temps partiel imposé, qui ont été requalifiés en contrats à temps complet.

Régulièrement, La Poste se voit ainsi condamnée pour abus de CDD et heureusement certains salariés obtiennent des dédommagements au titre de salaires non versés, de droits à la retraite et de dommages et intérêts.

Selon des chiffres donnés par SUD, pour plus d'une centaine de dossiers pour CDD illégaux défendus par ce syndicat depuis 2008, La Poste a dû débourser environ un million d'euros. Une telle somme représente cependant une goutte d'eau dans l'océan de ses bénéfices, dont le cumul entre 2008 et 2011 dépasse deux milliards d'euros. Ce ne sont évidemment pas des condamnations, même répétées, aux Prud'hommes, qui dissuaderont La Poste de se ­comporter comme un patron de pointe en matière de précarité et d'en faire une arme à l'encontre de ses 240 000 salariés. La Poste ne remplace qu'une toute petite partie des départs, en utilisant non seulement des CDD mais d'autres possibilités d'emplois précaires et de bas salaires que lui offre la légalité, tels que l'apprentissage et les contrats de professionnalisation. La Poste supprime ainsi une dizaine de milliers d'emplois par an.

Le fait qu'elle soit obligée de reculer sur des cas individuels aux Prud'hommes constitue cependant un encouragement pour tous ceux qui veulent mener la lutte contre la précarité et les suppressions d'emplois, un objectif collectif.

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