Generis Nanterre (Hauts-de-Seine) : Avant que ça dégénère, on se met en grève !13/06/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/06/une2289.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Generis Nanterre (Hauts-de-Seine) : Avant que ça dégénère, on se met en grève !

Depuis mercredi 6 juin à 6 h du matin les salariés de Generis, filiale de Veolia propreté en Île-de-France, se sont mis en grève. À l'origine du mouvement, un ras-le-bol contre des conditions de travail qui se dégradent et une rémunération qui recule, toutes choses que bien des salariés connaissent.

Paris et un certain nombre de communes d'Île-de-France se sont associés en syndicat intercommunal (Syctom) pour la gestion des déchets, déléguée ensuite très souvent à des sociétés privées, comme Veolia propreté, Sita ou Nicollin. Côté actionnaires, pas de problème, les déchets se recyclent très bien en magot et dividendes, et leur permettent de faire leur beurre.

Du côté des salariés, ce n'est pas la même histoire. À Nanterre, les déchets (emballages, cartons, plastiques, bouteilles et canettes en alu) une fois triés sont ensuite compactés pour être revendus à d'autres entreprises, tri effectué en partie manuellement par les ouvriers, debout en permanence, surveillés étroitement par la maîtrise même quand ils vont aux toilettes ou quand ils sont en pause. Le travail est difficile, salissant car il faut séparer les bons déchets des autres, et s'effectue en équipes (2X8).

Le mouvement est parti sur six sites (Nanterre, Sevran, Vaux-le-Pénil, Rungis, Triel et Chelles) à l'appel de l'intersyndicale CGT-FO et a été rejoint par un septième, Sarcelles, dès le lendemain. À Nanterre et Sevran, où la grève est très majoritaire, les sites sont bloqués par les trieurs.

Outre les conditions de travail qui se dégradent, ce qui a suscité la colère des ouvriers est la rémunération qui stagne, voire diminue. Il n'y a pas de versement d'intéressement en 2011, contre 850 euros en 2010, la mutuelle obligatoire a été changée et est plus défavorable aux salariés, et seule une augmentation ridicule des salaires a été proposée par la direction. Les trieurs au coefficient le plus élevé ne touchent que 1 443 euros brut.

Les grévistes réclament un minimum de 4 % d'augmentation, une révision des qualifications. Une première séance de négociations a eu lieu lundi 11 juin après-midi sans résultat et les grévistes restent très déterminés. Ils prévoyaient une manifestation des salariés des sites en grève le 13 juin devant le siège à Nanterre.

Generis et Veolia propreté ont largement de quoi payer. Veolia propreté va par exemple verser 125 millions d'euros de dividendes aux actionnaires en 2012 pour les bénéfices de 2011, après 123 millions en 2011 et 212 millions en 2010 !

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