Crise de l'euro : Et cent milliards d'euros de plus... pour sauver les banques13/06/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/06/une2289.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Crise de l'euro : Et cent milliards d'euros de plus... pour sauver les banques

Samedi 9 juin, le gouvernement espagnol a officiellement demandé l'aide de l'Europe pour venir au secours de ses banques. De combien ces banques, menacées de faillite en raison de leurs investissements pourris dans l'immobilier, avaient-elles besoin pour être sorties d'affaire ? Apparemment personne, ni les banquiers, ni les gouvernants, ni les autorités européennes, n'en savait rien.

Le FMI évaluait le montant de l'aide nécessaire pour les remettre à flot à 40 milliards d'euros, l'agence de notation Standard & Poor's à entre 50 et 82 milliards. Qu'à cela ne tienne : pour faire bonne mesure, les ministres des Finances de la zone euro ont décidé d'ouvrir un crédit pouvant aller jusqu'à... 100 milliards d'euros.

La négociation entre le gouvernement espagnol, affirmant contre toute vraisemblance qu'il n'avait pas besoin d'une aide de l'Europe pour sauver ses banques, et les ministres des Finances de la zone euro, faisant pression pour qu'il fasse appel rapidement à cette aide, a pris l'apparence d'un bras de fer.

Pour le gouvernement Rajoy, il s'agissait d'obtenir cette aide, mais sans les contreparties -- plans d'austérité supplémentaires, mise sous tutelle du budget public, etc. -- imposées par les gouvernements européens à la Grèce, à l'Irlande ou au Portugal.

Pour les gouvernements européens, le but était, en affichant spectaculairement leur solidarité financière avec les banques espagnoles, de couper court à toute spéculation sur leur faillite, dans un contexte marqué par la proximité des élections législatives en Grèce, le 17 juin, et la perspective de la sortie du pays de la zone euro. Une perspective qui apparemment effraie les gouvernements et les banquiers du monde impérialiste.

Le gouvernement espagnol a présenté cet accord sans contrepartie comme une victoire, affirmant que le sauvetage des banques ne coûterait rien, ni à l'État, ni à la population, et que la crise bancaire à venir était jugulée. C'est évidemment un mensonge.

Ni les banques ni l'État espagnols ne sont sortis de la crise. De ce point de vue, les cent milliards promis ne serviront à rien.

Comme d'ailleurs n'ont servi à rien les centaines de milliards déversés par les États européens sous toutes les formes pour venir en aide à leurs banques et les milliards d'euros de prêts à bas prix consentis par la Banque centrale européenne aux banques -- on parle de 3 000 à 4 000 milliards d'euros -- depuis le début de l'épisode actuel de la crise en 2007-2008.

Ces flots d'argent déversés à fonds perdus pour sauver la mise des banquiers n'ont pas jugulé la crise financière. Ils l'ont même aggravée, en faisant exploser l'endettement des budgets publics et en ajoutant à la crise des banques une crise de la dette des États.

Mais ces milliards ont en fait été prélevés, de plan d'austérité en plan d'austérité, sur les budgets des États, et donc sur les populations. La bourgeoisie capitaliste, qui vit en parasite aux dépens de la société, n'a pas de solution à la crise de son système : pas d'autre solution que de la faire payer aux populations laborieuses, aux travailleurs, et donc de l'aggraver encore au risque, pour elle, de provoquer une explosion sociale.

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