Retraite à 60 ans : Une promesse en peau de chagrin30/05/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/06/une-2287.gif.445x577_q85_box-0%2C14%2C163%2C226_crop_detail.png

Leur société

Retraite à 60 ans : Une promesse en peau de chagrin

La retraite à 60 ans pour les salariés qui ont commencé à travailler à 18 ou 19 ans et cotisé pendant 41 ans, ce devait être la grande réforme de Hollande. En fait, plus les jours passent et plus cette promesse se rétrécit comme peau de chagrin.

On savait dès le début que seules les périodes cotisées, et non les périodes validées, étaient prises en compte, ce qui exclut les périodes de chômage, de fin de carrière, ainsi que les bonifications accordées aux mères de famille. Quant aux congés maladie, ils ne seraient comptabilisés que « dans une certaine limite », a dit Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales et de la Santé.

La presse révèle maintenant que cette mesure coûterait moins cher que prévu. Selon le journal Les Échos, la facture se monterait à deux milliards d'euros par an jusqu'à la fin du quinquennat, au lieu des cinq prévus. En clair, cela signifie que le nombre de bénéficiaires est nettement en dessous des 130 à 150 000 salariés par an annoncés par Hollande durant la campagne électorale. Il serait au maximum de 100 000 personnes, en y incluant les quelque 50 000 bénéficiaires du précédent dispositif dit des « carrières longues », qui concerne les salariés ayant commencé à travailler avant 18 ans.

Compte tenu de la baisse du coût de cette mesure, il est possible que, dans le projet de loi qui devrait être présenté au Parlement fin juin ou début juillet, le gouvernement en élargisse un peu le nombre de bénéficiaires, ne serait-ce que pour faire croire qu'il a entendu la voix des syndicats, qui demandent que les périodes de chômage soient considérées comme cotisées. Mais, pas plus qu'avant, Hollande ne parle d'abroger toutes les attaques contre les retraites prises par ses prédécesseurs de droite, et de revenir à la retraite à 60 ans pour tous.

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