Chômage : Les patrons licencient, le gouvernement consulte30/05/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/06/une-2287.gif.445x577_q85_box-0%2C14%2C163%2C226_crop_detail.png

Leur société

Chômage : Les patrons licencient, le gouvernement consulte

Mardi 29 mai, les consultations ont commencé entre le gouvernement et les syndicats et les organisations patronales.

Flanqué des ministres des Affaires sociales, Marisol Touraine, du Redressement productif, Arnaud Montebourg, et de la Fonction publique, Marylise Lebranchu, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a entamé la première d'une série de réunions sur l'emploi, le smic et la retraite, pour préparer une grande conférence sociale qui devrait se tenir en juillet. Autant dire que rien de précis ne devrait sortir très vite de ces contacts sur des sujets pourtant brûlants, en particulier celui du chômage.

La CGT a prévu de remettre au gouvernement une liste de 46 entreprises, grands groupes ou PME, présentant des plans sociaux qui concerneraient environ 45 000 salariés. Elle prévient d'ailleurs que ce n'est qu'un début : le nombre d'emplois menacés se monterait dans tout le pays à 90 000.

Ce n'est pas une surprise : qu'il s'agisse de fermetures d'entreprises ou de coupes claires dans les effectifs, les noms des grands licencieurs sont déjà connus : PSA à Aulnay, General Motors à Strasbourg, ArcelorMittal à Florange, Freescale à Toulouse, Petroplus à Petit-Couronne et bien d'autres.

Mais, les élections passées et les vacances se profilant, les patrons vont tout faire pour accélérer les coupes dans les effectifs.

Parisot, la patronne du Medef, a accusé la CGT de réaliser un « habillage politique », avec son recensement des menaces sur l'emploi. Et d'assurer qu'il n'y a pas davantage de plans sociaux que l'an dernier à la même époque. Elle a également affirmé qu'il n'y avait pas eu « de choses cachées » car, a-t-elle ajouté, « dans la vie d'une entreprise, quand les choses vont mal, tout le monde le sait. »

Mais c'est bien par hasard que les travailleurs de Citroën Aulnay ont eu connaissance du plan de fermeture de leur entreprise. Quant au nombre de plans sociaux, on peut toujours discuter des chiffres. Il est vrai que les patrons ont bien d'autres moyens de licencier sans faire de plan. Dans la région Rhône-Alpes par exemple, les ruptures conventionnelles ont augmenté de 10 % en 2011, pour atteindre le nombre de 29 500. Les liquidations ou les redressements judiciaires entraînent aussi leur lot de licenciements : 236 suppressions d'emplois en Eure-et-Loir par exemple depuis le début mars.

« Les choses vont mal », dit Parisot, la crise ralentit les ventes. Certes, mais jusqu'à quel point, puisque de toute façon tout est opaque dans les affaires des patrons ? La seule chose qui soit claire, c'est leur volonté de faire payer les travailleurs, ceux qui se retrouvent à la porte comme ceux qui vont faire le travail des salariés licenciés. Car malgré le chantage fréquent du patronat à la délocalisation, ce n'est pas toujours cela qu'il choisit. PSA veut fermer son usine d'Aulnay pour surcharger celle de Poissy. Carrefour veut supprimer 3 000 à 4 000 emplois par groupes de vingt dans ses magasins et, pour lui, le mot délocalisation n'a aucun sens.

Les patrons sont bien décidés à continuer la guerre contre les salariés pour maintenir leurs profits. Pour les faire reculer, pour imposer le partage du travail entre tous les travailleurs sans perte de salaire, en obligeant les actionnaires à prendre sur leurs profits accumulés depuis des années, il faudra une lutte massive et déterminée à ne pas respecter la sacro-sainte propriété des capitalistes. C'est-à-dire bien autre chose qu'une série de discussions sur le « redressement productif » d'un système de toute façon impossible à redresser.

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