Canada : Les manifestations étudiantes au Québec - La casserole du gouvernement Charest30/05/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/06/une-2287.gif.445x577_q85_box-0%2C14%2C163%2C226_crop_detail.png

Dans le monde

Canada : Les manifestations étudiantes au Québec - La casserole du gouvernement Charest

Les manifestations étudiantes contre la hausse importante des droits de scolarité se poursuivent au Québec.

Depuis début février, des milliers de manifestants s'opposent à l'augmentation de 1 780 dollars canadiens (1 389 euros), étalée sur sept ans, qui porterait leurs dépenses d'inscription à 4 000 dollars canadiens par an. Plusieurs fois par semaine, des rassemblements organisés le soir -- la journée bon nombre d'entre eux doivent gagner leur vie -- ont appuyé la grève des cours. Bien que les organisations étudiantes aient accepté de rencontrer les représentants du gouvernement provincial, les manifestations continuent, d'autant plus que le Premier ministre québécois Charest a maintenant fait voter une loi destinée à empêcher les rassemblements.

Mais cette montée au créneau du gouvernement Charest a eu l'effet inverse ; une grande partie de l'opinion publique s'est montrée solidaire des manifestants, certains les ont rejoints, pour protester contre cette porte ouverte aux arrestations massives et aux amendes vertigineuses. Depuis lors, presque chaque soir, des manifestants frappent sur des casseroles, des marmites, dans la rue ou aux fenêtres de Québec, de Montréal et de dizaines de villes proches des métropoles. Et pendant que ces « tintamarres » s'étendent à de nombreux secteurs de la province, les manifestants ont été renforcés à Montréal par une manifestation de juristes, avocats, notaires en toge, désireux de marquer leur opposition à cette loi, dite loi 78, certains arborant le carré rouge symbole du mouvement.

Même si les violences policières des semaines passées ont choqué, la présence des forces de police est toujours massive. Lors de certaines manifestations, les arrestations se sont comptées par centaines et les amendes se multiplient, les autorités faisant usage de tout l'arsenal de réglementations dont elles ont été dotées pour tenter de stopper la colère des étudiants. Récemment, la loi 78 ne s'y prêtant sans doute pas, c'est le code de la sécurité routière qui a été mis à profit contre la trente-cinquième manifestation nocturne, avec amendes de 494 dollars (389 euros) à la clé.

La situation des couches populaires québécoises s'est dégradée à la suite des attaques du patronat et des gouvernements, aussi bien fédéral que provincial : augmentation de 100 dollars par an de la part à payer par chaque adulte pour les soins, hausse de l'électricité, suppressions de postes dans les services publics, menaces de fermeture d'entreprises. Le gouvernement Charest attise un mécontentement qui déborde déjà largement les quelques centaines de milliers d'étudiants.

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